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Affichage des articles du janvier, 2019

jean Genet : Pompes funèbres

Dans Pompes funèbres (1947), Jean Genet propose une vision homoérotisée d'Hitler, ainsi qu'un regard trouble sur les rapports qu'entretiennent la violence nazie et l'attirance sexuelle. Il adopte dans le même ouvrage une partie du point de vue de la Milice et pointe la fascination de celle-ci pour la mise en scène du culte du corps et de la virilité développés par le nazisme. Cela ne fait pas pour autant de Jean Genet un thuriféraire du régime nazi ou de la collaboration. Tout d'abord, ce texte est écrit par Jean Genet afin de pratiquer un travail de deuil : son ami, Jean Décarnin, résistant communiste, vient d'être assassiné par un milicien. Pompes funèbres s'ouvre sur l'enterrement de Décarnin. Curieux roman, où le travail du deuil de Jean (prénom ambivalent, puisque c'est celui de l'auteur-narrateur, mais aussi et surtout celui de son ami mort tué par les Allemands) se fait à travers une étrange intrication de fantasmes et de réalité, parfois

keigo higashino : les doigts rouges

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Mach ara Akio est un homme ordinaire qui mène une existence ordinaire d'employé de bureau. Il vit avec sa femme, son fils et sa mère vieillissante. Un jour, il reçoit un appel de son épouse au travail. La chose est inhabituelle. La demande qu'elle lui fait l'est encore davantage : revenir immédiatement à la maison. Elle refuse de lui en dire plus mais la panique qu'elle entend dans sa voix le convainc de partir aussitôt. A son arrivée, sa femme lui apprend que leur fils, âgé de quatorze ans, a tué une fillette et que le cadavre gît dans le jardin... Le lendemain, le corps de la petite victime est retrouvé dans les toilettes publiques. Alors que son père est mourant à l'hôpital, Kaga Kyoichiro prend en charge l'enquête. Son jeune cousin, fraîche recrue affectée à ses côtés s'étonne de la froideur implacable du limier que rien ne semble atteindre, ni l'agonie d'un proche ni les pires turpitudes de l'âme humaine. A travers lui, le lecteur observe