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Affichage des articles du février, 2019

Stephen Zweig : Le monde d'hier

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Le monde d’hier, c’est la Vienne et l’Europe d’avant 1914, où Stefan Zweig a grandi et connu ses premiers succès d’écrivain, passionnément lu, écrit et voyagé, lié amitié avec Freud et Verhaeren, Rilke et Valéry… Un monde de stabilité où, malgré les tensions nationalistes, la liberté de l’esprit conservait toutes ses prérogatives. Livre nostalgique ? Assurément. Car l’écrivain exilé qui rédige ces «souvenirs d’un Européen» a vu aussi, et nous raconte, le formidable gâchis de 1914, l’écroulement des trônes, le bouleversement des idées, puis l’écrasement d’une civilisation sous l’irrésistible poussée de l’hitlérisme... Parsemé d’anecdotes, plein de charme et de couleurs, de drames aussi, ce tableau d’un demi-siècle de l’histoire de l’Europe résume le sens d’une vie, d’un engagement d’écrivain, d’un idéal. C’est aussi un des livres-témoignages les plus bouleversants et les plus essentiels pour nous aider à comprendre le siècle passé. Rédigé en 1941, alors que, émigré au Brésil, Stefan Z

John Rechy : Numbers

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Ce récit d’une déchéance, condensé en dix jours, décrit, sans apologie ni sentimentalisme, le trajet existentiel d’un personnage le temps d’une sorte d’odyssée sexuelle. Johnny Rio, ex-prostitué, rentre à Los Angeles après trois années d’absence et d’abstinence. Les souvenirs d’une vie passée dans les mêmes lieux (cinéma, plage, parcs) sont prétextes à faire de nouvelles rencontres homosexuelles, comme si s’était substituée à l’argent la compulsion de séduction. Mu par un narcissisme exacerbé, peu à peu envahi par une peur insidieuse, le héros, sorte de Dorian Gray des temps modernes, est submergé par une angoisse existentielle que seule parvient à repousser, quelques instants seulement, une brève relation sexuelle, anonyme. La folie qui semble emporter le personnage et l’entraîne à sa perte prend la forme d’un jeu aux règles mal établies et fluctuantes (il s’agit de séduire le plus d’hommes possible dans le moins de temps possible). L’ambiguïté de ce macho rongé par la culpabilité c