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Affichage des articles du juin, 2012

Abdellah Taïa pour "Le Jour du roi"

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Le prix de Flore 2010. Nous sommes en 1987. Dans un Maroc qui vit encore dans la peur, sur une route entre deux villes, Rabat et Salé, le Roi Hassan II va passer. Perdus au milieu de la foule, deux amis, Omar et Khalid, un pauvre et un riche, l’attendent. Le riche a été choisi pour aller baiser la main du souverain. L’autre est jaloux. La guerre des classes est déclarée. Elle se terminera au milieu de la forêt, dans le sang. Je n'aime pas du tout les livres qui utilisent le style du compte et celui-ci n'échappe pas à la règle. Si l'on pouvait regretter l'aspect perpétuellement autobiographique des précédents ouvrages de Taïa, on en arrive à déplorer - à la lecture du Jour du Roi - qu'il ait abandonné ce genre. Ce dernier "roman", dans une prose hachée et répétitive qui incite à une lecture en diagonale, est dépourvu de ce "quelque chose" qui donne envie de poursuivre. Les dialogues, entre des protagonistes âgés de 14 ans, sont particulière

Donald Westlake Mémoire morte roman

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Paul Edwin Cole vient de sortir du coma. Il ne se souvient que d'une chose : un homme se jette sur lui pour lui fracasser le crâne avec une chaise. Acteur en tournée dans l' Amérique profonde, Cole a commis l'erreur de s'intéresser à une femme mariée. Séquelle du coup sur la tête, sa mémoire lui joue des tours . Une catastrophe pour un acteur . Le mieux pour Cole serait de regagner New York où il réside, mais comment faire quand on n'a pas de famille sur qui compter, quasiment pas de bagages et surtout, en lieu et place de souvenirs, un grand vide ? Mémoire morte raconte l'odyssée bouleversante et désespérée d'un homme à la recherche de son passé et dont le présent ne cesse de se dérober. Un homme qui devient à la fois enquêteur et sujet de son enquête. Resté inédit à ce jour, ce fascinant roman existentiel fait partie de ' l' oeuvre au noir ' de Donald Westlake , dans la lignée du Couperet et du Contrat . Biographie Donald Westla

Les rivières pourpres Jean-Christophe Grangé

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Un cadavre, horriblement mutilé, suspendu entre ciel et terre dans les montagnes de la région grenobloise. Une tombe, celle d'un petit garçon, mystérieusement « visitée » pendant la nuit, cependant que les dossiers le concernant disparaissaient de son école. Deux énigmes, que vont s'attacher à résoudre deux flics hors normes : Pierre Niémans, policier génial, dont les méthodes peu orthodoxes ont compromis la carrière. Et Karim Abdouf, l'ancien délinquant devenu flic, dont la couleur de peau et les dreadlocks suscitent plutôt la défiance dans le trou de province où on l'a nommé… Les deux affaires vont se rejoindre, et les deux hommes se reconnaître. Ensemble, ils vont remonter vers le terrifiant secret des rivières pourpres. Un secret qui ne nous sera livré qu'aux dernières pages de ce thriller de qualité . J'avoue que ce livre m'a tenue en haleine jusqu'à la fin. Ça débute plutôt fort, avec des personnages hauts en couleurs, du style super flics fran

apollon et hyacinte

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Dans la version la plus commune du mythe, Hyacinthe est le plus jeune fils du roi d' Amyclées , Amyclas (ou du roi de Sparte , Œbale ). D'une beauté exceptionnelle, il est aimé d'Apollon et de Zéphyr, ou de Borée . Alors qu'Apollon lui apprend à lancer le disque, Hyacinthe est accidentellement (ou à cause de Zéphyr, selon la version) frappé à la tempe par le disque, et meurt. De son sang naissent des fleurs qu'on appelle, d'après le nom du jeune homme, des ὑάκινθοι / hyákinthoi, qui ne sont probablement pas des jacinthes mais plutôt des iris . Les pétales de la fleur portent l'initiale du jeune homme, Υ ou, selon la version, le mot ΑΙ, cri de lamentation d'Apollon

Alfred Jarry ubbu

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<p><p>allowfullscreen></p> Cette pièce, si cela devait être son seul intérêt, est drôle. Rien que pour cela, vous n'avez pas grand chose à perdre à la lire sachant qu'elle est fort courte. Les néologismes du père Ubu sont demeurés célèbres. L'histoire burlesque, les personnages (surtout le couple star) grotesques, les situations bouffonnes, le style décalé et tellement particulier valent assurément le détour. Jarry utilise le gros gras qui tache pour ridiculiser nos dirigeants et leurs ambitions. Le père et la mère Ubu cumulent à eux deux une somme de tares et de vices impressionnante, sont avides, incapables, poltrons, mais, et cela semble être la morale de la pièce, arrivent malgré tout au pouvoir et quand ils en sont chassés, arrivent à s'en tirer à moindre frais tandis que des hordes de pauvres bougres ont payé le prix fort à leur place. Ce pamphlet, un brin sim