Abdellah Taïa pour "Le Jour du roi"






Le prix de Flore 2010.

Nous sommes en 1987. Dans un Maroc qui vit encore dans la peur, sur une route entre deux villes, Rabat et Salé, le Roi Hassan II va passer. Perdus au milieu de la foule, deux amis, Omar et Khalid, un pauvre et un riche, l’attendent. Le riche a été choisi pour aller baiser la main du souverain. L’autre est jaloux. La guerre des classes est déclarée. Elle se terminera au milieu de la forêt, dans le sang.




Je n'aime pas du tout les livres qui utilisent le style du compte et celui-ci n'échappe pas à la règle.

Si l'on pouvait regretter l'aspect perpétuellement autobiographique des précédents ouvrages de Taïa, on en arrive à déplorer - à la lecture du Jour du Roi - qu'il ait abandonné ce genre.

Ce dernier "roman", dans une prose hachée et répétitive qui incite à une lecture en diagonale, est dépourvu de ce "quelque chose" qui donne envie de poursuivre. Les dialogues, entre des protagonistes âgés de 14 ans, sont particulièrement besogneux et peu crédibles.

Ce "Jour du Roi" est une grosse déception, au regard des éloges unanimes lus ici ou là.

.AMITIÉ ET LUTTE DES CLASSES

Le roman se déroule en 1987 dans un Maroc qui vit encore dans la peur. Le roi Hassan II va passer entre Rabat et Salé. Perdus au milieu de la foule, deux amis, Omar et Khalid, un pauvre et un riche, l'attendent. Le riche a été choisi pour allerbaiser la main du souverain, l'autre est jaloux. Leur lutte se terminera dans le sang.

Créé en 1994 par l'écrivain et chroniqueur Frédéric Beigbeder, le prix de Flore, du nom du célèbre café de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, distingue plus particulièrement de jeunes auteurs. Il est l'un des nombreux prix littéraires décernés en France chaque automne. Le prix devrait être remis au lauréat jeudi soir au Flore. L'an dernier, le prix de Flore avait couronné Simon Liberati pour son roman L'Hyper-Justine (Flammarion). En 1996, il avait été décerné à Michel Houellebecq pour Le Sens du combat (Flammarion) et en 1998 à Virginie Despentes pour Les Jolies Choses (Grasset).
Taïa laisse de côté l’homosexualité, thème central de ses deux précédents romans qui lui ont valu sa notoriété internationale et traite d’un sujet qui lui tient encore plus à cœur : la fracture, qui, au Maroc, sépare les pauvres des riches. Le héros et narrateur du roman est un adolescent pauvre. Il vit seul avec son père. Sa mère est partie, ce qui a démoli le père. Le garçon hait et en même temps admire cette femme indigne, mais libre. Il a un ami de son âge, fils d’une riche famille. C’est ce garçon qui, bien sûr, est désigné pour aller saluer le Roi, baiser sa main. Le Roi est la figure omniprésente de l’autorité, devant qui tous s’écrasent. Malgré leur amitié profonde, le garçon pauvre finira par tuer le garçon riche : la lutte des classes l’emporte. Le roman, politique au fond, ne l’est jamais vraiment. Il est poétique, onirique, métaphorique, et en même temps cru, ponctué de scènes vives qui marquent l’esprit du lecteur. Il se termine avec un autre personnage, féminin : une petite domestique noire dont le père du garçon riche avait fait son esclave sexuelle, destin jusqu’à un certain point accepté et même désiré par cette jeune fille, à la fois aliénée par le sort qui lui a fait la société, et en quête aveugle de liberté.

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