Articles

Affichage des articles du mai, 2018

Elena Ferrante : l'amie prodigieuse

Image
Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l'école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l'envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s'entraident ou s'en prennent l'une à l'autre. Leurs chemins parfois se croisent et d'autres fois s'écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l'adolescence, à l'aube de

Lawrence Block : L'amour su métier

Image
Lorsque son psychiatre l'interroge sur sa profession, John Paul Keller répond "expéditeur". Il ment, bien sûr, mais reste proche de la vérité. Ce New-Yorkais dans la force de l'âge ne va tout de même pas lui avouer qu'il est tueur professionnel. Son commanditaire est un vieil homme installé dans une maison cossue de White Plains, mais Keller ne connaît que la douce voix de Dot, sa secrétaire, qui lui passe les commandes par téléphone. Et aussitôt, le voilà parti aux quatre coins des États-Unis pour accomplir une nouvelle mission et éliminer un individu Lorsque son psychiatre l'interroge sur sa profession, John Paul Keller répond "expéditeur". Il ment, bien sûr, mais reste proche de la vérité. Ce New-Yorkais dans la force de l'âge ne va tout de même pas lui avouer qu'il est tueur professionnel. Son commanditaire est un vieil homme installé dans une maison cossue de White Plains, mais Keller ne connaît que la douce voix de Dot, sa secrétair

Eric Marchal : Là où rêvent les étoiles

Image
Au XIXe siècle, il y eut une nouvelle génération de bâtisseurs de cathédrales. Ils travaillaient l’acier, le fer et le cuivre aussi bien que la pierre, partaient à l’assaut du ciel comme on ne l’avait jamais rêvé avant eux. Leur magie s’appelait « ingénierie », et leurs réalisations prenaient la forme de ponts et viaducs impossibles, d’usines, de gares, de charpentes aux dimensions prodigieuses, de statues et de tours métalliques géantes. Ces hommes vénéraient tous le même Dieu, et le nommaient Progrès. C’est à eux qu’Éric Marchal rend aujourd’hui hommage dans cette époustouflante histoire de famille, d’amitié et de génie humain. Juin 1863. Dans l’immensité désertique de la plaine d’Andalousie, deux hommes aux tempéraments opposés mais unis par la passion du progrès vont se rencontrer. L’un, Clément Delhorme, pionnier des vols d’altitude en ballon, est à l’origine des premiers modèles de prévision météorologique. L’autre, Gustave Eiffel, jeune ingénieur ambitieux, qui vient de se mar

Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles

Image
Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. Ah là là, qu'est-ce qu'elles ont ces petites "pépites", ces "découvertes à ne pas louper", ces "révélations de l'année", à me décevoir presque systématiquement ? Je le pressentais un peu, pour tout dire... Non que je sois fermé

William.R Forstchen : une seconde après

Image
Ce qu'il y a de terrifiant dans cette histoire, c'est qu'elle pourrait réellement arriver ! Black Mountain, Caroline du Nord. John Matherson, ancien colonel de l'armée américaine et professeur d'histoire au collège de Montreat, s'apprête à fêter l'anniversaire de sa plus jeune fille. Quand survient une panne de courant. Les appareils électriques s'éteignent, la musique s'arrête... Plus étrange, les téléphones portables ne fonctionnent plus; même les voitures sur l'autoroute toute proche stoppent brusquement. John Matherson pense tout d'abord aux effets d'une forte tempête solaire déclenchant un gigantesque court-circuit. Mais les jours passent et la population de Black Mountain doit se rendre à l'évidence: quelque chose de bien pire s'est produit. Ce roman raconte comment une explosion nucléaire à haute altitude au-dessus des Etats-Unis provoque la destruction des systèmes électriques et électroniques, l'arrêt de tous les

Vercors : le silence de la mer

Image
En 1941, en pleine guerre, un jeune soldat allemand, Werner Von Ebrennac, vient s’installer chez un homme et sa nièce. Son arrivée se fait dans un silence insoutenable et à travers un malaise fou. Mais « Dieu merci, il a l’air convenable ». C’est un jeune homme poli qui parle constamment, sans jamais obtenir de réponses, sans jamais même en attendre. Il semble vivre seul dans un monde de statues. Le jeune Werner prend l’habitude, durant l’hiver, de venir se chauffer au feu de foyer, où il égaye son soliloque. Les relations de l’Allemagne et de la France est son sujet le plus fréquent. Il parle d’art, de littérature et de musique, puisqu’il est lui-même France pour pouvoir y apporter quelque chose, mais aussi pour pouvoir y prendre en échange. Un peu à chaque soir, ce sont ses idées que l’on entend dans la maison française. Et les soirées se terminent toujours de la même manière : « Je vous souhaite une bonne nuit ». Un beau jour, Werner apprend à ses hôtes qu’il ira passer ses