Eric Marchal : Là où rêvent les étoiles



Au XIXe siècle, il y eut une nouvelle génération de bâtisseurs de cathédrales. Ils travaillaient l’acier, le fer et le cuivre aussi bien que la pierre, partaient à l’assaut du ciel comme on ne l’avait jamais rêvé avant eux. Leur magie s’appelait « ingénierie », et leurs réalisations prenaient la forme de ponts et viaducs impossibles, d’usines, de gares, de charpentes aux dimensions prodigieuses, de statues et de tours métalliques géantes. Ces hommes vénéraient tous le même Dieu, et le nommaient Progrès. C’est à eux qu’Éric Marchal rend aujourd’hui hommage dans cette époustouflante histoire de famille, d’amitié et de génie humain.

Juin 1863. Dans l’immensité désertique de la plaine d’Andalousie, deux hommes aux tempéraments opposés mais unis par la passion du progrès vont se rencontrer. L’un, Clément Delhorme, pionnier des vols d’altitude en ballon, est à l’origine des premiers modèles de prévision météorologique. L’autre, Gustave Eiffel, jeune ingénieur ambitieux, qui vient de se marier, rêve de s’établir à son compte comme constructeur. À partir de ce jour, les deux génies vont lier leurs destins et leurs rêves de records.

Là où rêvent les étoiles... Rien que le titre choisi par Éric Marchal est une invitation au voyage. Au long cours vues les quelques mille page dudit roman. Et pourtant, à la fin, un regret: que ce soit fini justement.
De la poésie de l'Alhambra à la rigueur scientifique des prouesses technologiques, on transite par toutes sortes de récits dans le récit. Bien sûr, il y a une confluence entre la famille Delhorme qui réside dans les vestiges nasrides - qu'Alicia l'épouse contribue à restaurer passionnément - et le Paris d'Eiffel, Hugo et Bartholdi.
Éric Marchal mêle avec maestria personnages fictionnels et réels, histoires personnelles et familiales et les défis incroyables de la technique en cette fin du XIXème siècle où le progrès signifiait bienfait pour l'humanité. La foi mise dans les découvertes et les exploits industriels et scientifiques imprègne totalement les pages du roman. Qu'il s'agisse des ouvrages grandioses de Gustave Eiffel (le pont Maria Pia au Portugal, la structure interne de la Statue de la Liberté, la Tour éponyme, ...), des recherches dans l'art encore neuf de la photographie ou de la science balbutiante de la météorologie, j'ai trouvé toutes les informations apportées par l'auteur passionnantes à lire. J'ai grâce à lui appris beaucoup de choses que j'entends bien creuser tant il a suscité mon intérêt.
Et puis il reste les rapports pas toujours simples entre les divers protagonistes, notamment les triplés Delhorme qui par leur survie à la naissance forment déjà des êtres singuliers. Les personnalités de chacun des personnages, vrais ou inventés, sont infiniment travaillées en profondeur. Qui plus est dans un style très agréable à lire.

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