Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles



Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Ah là là, qu'est-ce qu'elles ont ces petites "pépites", ces "découvertes à ne pas louper", ces "révélations de l'année", à me décevoir presque systématiquement ?
Je le pressentais un peu, pour tout dire... Non que je sois fermée au loufoque en littérature, non que je sois incapable de second degré ni d'imagination (enfin, je crois...!!!), mais à vrai dire les résumés et critiques m'avaient un peu inquiété...

Et à juste titre ! Bien sûr, il est possible, louable et parfois talentueux de dépeindre la folie maternelle avec des yeux d'enfant, d'autres s'y sont essayés avec brio (j'en parlerai plus loin), pour autant ça ne marche pas à tous les coups...
Dès le début, ce roman m'a agacée par son côté très "fabriqué" : il est loufoque POUR être loufoque, émouvant POUR être émouvant, etc... Bref, sur moi ça n'a pas fonctionné.

J'ai continué néanmoins (il a au moins le mérite d'être court !), car ce personnage de la mère m'intriguait, je voulais voir si ma corde sensible parviendrait à vibrer... Mais non, ce kidnapping qui la sauve de l'hôpital psychiatrique n'a fait que renforcer mon agacement, qui se muait peu à peu en exaspération (marre de ces grosses ficelles...). C'est dommage car l'alternance des chapitres entre voix du fils et du père aurait pu être sympa et efficace (ouais bon, on sent la fin arriver, mini-twist final genre mise en abyme), sauf que les chapitres du père sont sur le même ton que celui de l'enfant, donc je ne vois pas l'intérêt...

Au final, je reste très mitigé quant à ce roman mais ne le condamne pas pour autant ; en effet, il a le mérite d'être, à mon avis, facile à conseiller à quelqu'un qui cherche une lecture divertissante, facile mais pas commune. Oui, je comprends qu'il puisse plaire et "marcher" ! Mais, personnellement, je lui préfère d'autres exercices du genre, comme l'indétrônable à mes yeux "Courir avec des ciseaux". Là on tenait quelque chose, le fil de la folie, l'incompréhension des proches en même temps que leur lente contamination, la loufoquerie douce et méchante, dangereuse et familière à la fois...

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