Colby Holt et Sam Probst : Ganymède. Film d’horreur queer. 2023.




Le film suit Lee Fletcher, un beau garçon au grand cœur, champion de lutte au lycée, qui une reste pas insensible aux avances pourtant très douces d’un d'un de ses camarades lycéen, Kyle homosexuel déclaré qui est amoureux de lui.

Le jeune homme, élevé par des parents homophobes (un père fanatiques et chrétien fondamentaliste et une mère hystérique et dévote, semble tout droit sortie de « Carrie »), pour qui l’homosexualité est l’horreur suprême, tente de refouler son ressenti.



Néanmoins, son béguin semble être la cause de l’apparition d’ une créature cauchemardesque qui le hante et menace de s’en prendre physiquement à lui.

Les parents le livrent (avec son consentement ) à un prédicateur qu’ils admirent, étrangement crédible et inquiétant pour qu’il le guérisse. Cet homme homme dément leur assure que l’homosexualité n’existe pas mais est l’œuvre de créatures maléfiques, les Ganymèdes, et décide de guérir Lee à coup de prières, de sermons et d’électrochocs pratiqué...dans son bureau.


Je noterai au passage que malgré le monstre et le contexte terrible auquel est soumis Lee le film aborde avec finesse son idylle naissante avec Kyle.

Je n'attendais pas grand-chose de ce film , mais il m'a agréablement surpris !

« Ganymède » offre une fusion captivante entre récit initiatique et éléments de mystère/horreur.

Holt et Probst continuent de mettre en valeur la force physique impressionnante de Doww à travers de nombreuses scènes torse nu, mais Doww n'est jamais réduit à un simple objet de désir. Au contraire, son dévouement à l'entraînement tente de masquer les faiblesses qui sommeillent en lui. Il livre une performance magistrale, incarnant avec justesse le conflit intérieur du protagoniste, secondé avec brio par Pablo Castelblanco.



Ce film aborde ce que beaucoup d'histoires de coming-out ne font pas : il met en lumière les difficultés que rencontrent de nombreux jeunes issus de familles religieuses lorsqu'ils découvrent leur identité sexuelle.


Ici il y a la haine des autres, mais surtout la haine de soi, le doute et les démons intérieurs qui sont encore plus mortifères. Même lorsque l'amour et le soutien extérieurs sont manifestes, le monologue intérieur peut les étouffer. C'est une excellente façon de raconter l'histoire de ces jeunes trop souvent oubliés quand on dit que « faire son coming out n'est plus un problème ».


Au final, un message d'espoir se dessine… Personnellement j’ai bien aimé la fin de l’histoire…



Les réalisateurs utilisent habilement les codes de l'horreur pour explorer des problématiques sociales , notamment l'extrémisme religieux, parallèlement au cheminement vers l'acceptation de soi à l'adolescence, pour livrer une exploration métaphorique sur l’expérience queer et sur les thérapies de conversion.

 

Henri Mequida pour le groupe Facebook : "cinéma et littérature gay".

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