jean Genet : Pompes funèbres



Dans Pompes funèbres (1947), Jean Genet propose une vision homoérotisée d'Hitler, ainsi qu'un regard trouble sur les rapports qu'entretiennent la violence nazie et l'attirance sexuelle. Il adopte dans le même ouvrage une partie du point de vue de la Milice et pointe la fascination de celle-ci pour la mise en scène du culte du corps et de la virilité développés par le nazisme. Cela ne fait pas pour autant de Jean Genet un thuriféraire du régime nazi ou de la collaboration. Tout d'abord, ce texte est écrit par Jean Genet afin de pratiquer un travail de deuil : son ami, Jean Décarnin, résistant communiste, vient d'être assassiné par un milicien. Pompes funèbres s'ouvre sur l'enterrement de Décarnin.

Curieux roman, où le travail du deuil de Jean (prénom ambivalent, puisque c'est celui de l'auteur-narrateur, mais aussi et surtout celui de son ami mort tué par les Allemands) se fait à travers une étrange intrication de fantasmes et de réalité, parfois claire et parfois difficile à suivre, sur fond d'Occupation nazie et de mythologie genetienne "inversée"...Ce roman très complexe, à la narration démultipliée (il y a plusieurs narrateurs, Jean Genet donnant la parole tantôt à des miliciens, tantôt à Hitler lui-même qu'il ridiculise, comme il a ridiculisé le pape dans Elle, selon le même procédé, tantôt à une petite bonne flouée qui est le double meurtri de l'auteur) n'est évidemment pas un texte politique pronazi. Mais il serait trop long d'en analyser ici les procédés de narration. On peut être choqué (ce qui est, du reste, mon cas) par l'organisation des fantasmes érotiques, empruntés au monde militaire et à une pègre où triomphent la violence et la trahison, on peut même être choqué par un système poétique qui repose sur ces fantasmes, mais on ne doit jamais oublier que l'on est en présence d'un texte poétique et non pas d'un texte politique. Un texte poétique écrit par un écrivain dont l'amant était un héros de la Résistance et non un milicien.

Intéressant pour qui aime cet auteur, mais difficile au premier abord car continuellement imprégné, déformé, reformé par le flot de la subjectivité..

Genet est la mplus belle écriture fraznçaise su 19 avec Proust.



Il exige une lecture profonde et réflexive pour ne pas tomber ce procès d'intention facile d'en faire une apologie des nazis ,de Hitler et des SS. C'est à peu près le contraire en fait. Et il mélange spectaculairement la pornographie gay la plus crue à la poésie la plus belle.

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