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Affichage des articles du juillet, 2025

"Marco Berger" : "les agitateurs". (Los agitadores). 2022.

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J’ai l’impression que le film n’a pas été compris. Bien sûr Marco Berger filme avec sa maestria habituelle de superbes jeunes hommes et l’homo érotisme est omniprésent et très réussi pour ceux qui aiment ça. Cependant, Berger, qui s'est forgé une filmographie cohérente autour des différentes typologies liées au domaine LGBTQI, propose ici une réflexion sur le machisme et sa toxicité à travers un groupe de jeunes vacanciers, presque tous hétéros. Il s’agit d’une satire sociale homo-érotique. Une douzaine d'Argentins entre 25 et trente ans, plutôt beaux et bien foutus et d’une classe sociale aisée (sensément instruite...), passent leurs vacances ensemble dans une superbe villa. Ils passent leurs journées à se saouler, à jouer à des jeux vidéo, à se disputer à propos de films d'action. Entre les blagues macho, les jeux sexuels, les drogues, l'alcool et l’homo-érotisme permanent (ils sont généralement torse nu, parfois à poil) les frontières sont plus floues qu’ils ne voud...

Dennis Lehanne : Ce monde disparu. 2015. en cours d'écriture.

Sans aucun doute, il n'y a pas d'écrivain aujourd'hui qui dépeigne avec autant de talent le monde des gangsters aux États-Unis dans la première moitié du XXe siècle que Dennis Lehane, et ce roman électrifiant - qui ferme la trilogie commencée avec N'importe quel autre jour et vivant la nuit - en est la meilleure preuve. Père d'un garçon de dix ans qu'il adore, le Joe Coughlin, autrefois tout-puissant, a presque réussi à couper les mouillages avec son passé turbulent, mais pas entièrement, car il sert de conseiller à l'important clan mafieux du Bartolo. Malgré cela, il mène une vie plus ou moins calme jusqu'à ce que deux faits troublants viennent la perturber: l'apparition du fantôme d'un garçon qui lui est vaguement familier, et, beaucoup plus grave, le murmure que quelqu'un a payé pour avoir sa peau et prévoit de le tuer le mercredi des Cendres, soit une semaine après le début de l'histoire. Enrtre son travail de médiateur entre les ...

"Abel Ferrara" : "Pasolini". Drame biographique Franco-Italien. 2014.

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Le film traite des derniers jours de la vie du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini. interprété par WilliamDafoe. Un hommage, un poème visuel, une histoire touchante, bouleversante. Même si Ferrara choisi de raconter son histoire en mélangeant plusieurs niveaux de réalité et de temporalité, d'univers même, l’œuvre est utile pour se souvenir et comprendre un cinéaste essentiel. Un film qui gagne certainement a être vu deux fois ou plus. Et cette dernière demi heure absolument remarquable... Attention le film est exigeant, il vaut mieux connaître un peu Pasolini avant. Ou accepter de ne pas comprendre et de prendre le film comme une évocation poétique. #henrimesquida #cinemaetlitteraturegay

"Agustí Villaronga" : "Prison de cristal" (Tras el cristal). 1986. Horreur psychologique.

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Dans son premier film, aussi dur que réussi, Agusti Villaronga montre ce qu’il veut montrer sans se soucier des réactions qu’il va provoquer. On est loin du film à consensus mou pour sensibilités fragiles... La première scène qui est une déclaration d'intention, nous montre un enfant nu, pendu au plafond, pieds et les mains liés alors qu’il est photographié par un homme au regard lascif et aux intentions visiblement perfides dans un bâtiment en ruine. L'homme pose ensuit son appareil photo, s'approche du garçon, vérifie qu'il est encore en vie et lui lèche la figure. Puis il sort de la pièce, grimpe des escaliers pour monter sur un toit et se jette dans le vide ! On peut difficilement faire plus terrible ! Dans la séquence suivante, on retrouve le même homme cloué au lit, immobile, entièrement enfoui dans un poumon d’acier qui, seul le maintient en vie et d’où n’émerge que son visage. Cet homme,c’est Klaus Klaus, un médecin de l'ancien régime nazi, récemment exilé ...