michael cunningham : snow queen




Avec toute la grâce et la subtilité qu'on lui connaît, Michael Cunningham nous offre une nouvelle plongée dans le New York des âmes perdues, l'histoire poignante d'hommes et de femmes en quête de transcendance, à travers l'amour et l'art.

Un soir de novembre, alors qu'en pleine déprime amoureuse il traverse Central Park, Barrett est témoin d'une lumière mystérieuse, un moment fugace de beauté pure, un instant suspendu, comme si quelqu'un, quelque part, le regardait avec bienveillance.

Une lumière qui lui évoque son frère, Tyler, cocaïnomane, musicien talentueux qui n'a jamais percé ; Beth, la fiancée de Tyler, qui se meurt d'un cancer ; Liz, leur amie commune, leur presque mère.

Une lumière qui illumine aussi ses propres failles, ses ambitions ratées, ses amours déçues.

Une lumière comme une manifestation du sublime. Comme l'amour qui, malgré tout, unit ces êtres blessés. Ou le rappel que, si le temps passe et les rêves aussi, reste la tendresse...

Tout le monde le sait, à part peut-être les petites filles de 5-6 ans qui hurlent "Libéré Délivré" à tue tête ( j’en connais une à la maison), La Reine des Neiges (Snow Queen en français, pour ceux qui sont encore plus nuls que moi en anglais) c’est, avant d’être un dessin animé à grand succès de Disney , le fameux conte d’Andersen.

Et évidemment, c’est bien sur à ce conte très célèbre que renvoie le titre du nouveau roman de Michael Cunningham, l’auteur du très beau roman The Hours ( adapté au cinéma par Stephen Daldry),

Barett est malheureux en amour. Régulièrement il est quitté par le dernier petit ami du moment. Cela devient si récurrent, qu'il finirait par s'habituer. Malgré de brillantes études, il n'a jamais réussi à se déterminer sur un choix professionnel. Aussi à 38 ans, fauché, se retrouve- t-il habitant avec son frère aîné Tyler et Beth sa compagne.
Beth est atteinte d'un cancer et Tyler veille sur elle avec une infinie tendresse, tout en s'attachant laborieusement à composer une chanson pour leur mariage prochain, une chanson « ni cucul ni trop idolâtre [….] Comment écrire exactement une chanson pour une mariée mourante ? Comment dire l'amour et la mort sans être morbide ? ».
Les deux frères sont unis par une complicité tendre et familière, héritée de l'enfance. Un lien qui s'est d'autant plus resserré à la mort de leur mère, foudroyée sur un terrain de golf alors qu'ils étaient adolescents.
C'est un étrange roman à plusieurs niveaux de lecture, et sur lequel j'ai bien du mal à m'exprimer.
le style est sobre, l'écriture resserrée, parfois certaines références nous échappent. Les personnages évoluent dans un new York d'une triste banalité, teintée de désabusement.
Le temps qui passe, les désenchantements « Quelque chose qui ressemble à de la colère, mais la colère d'un philosophe, la colère d'un poète, une colère dirigée contre la fugacité du monde, contre sa beauté rendue déchirante par la certitude où nous sommes qu'elle nous sera retirée »
Et néanmoins une recherche de sens qui ne cesse pas ; l'espoir d'une éclaircie demeure… On est loin d'un chef d'oeuvre comme "les heures", mas c'est néanmoins très subtil sur les sentiments humains

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