James Ellroy : Panique générale

"Panique générale"
est présenté dans certains médias mais pas tous comme le troisième volet du deuxième quatuor de Los Angeles, précédé de "Perfidia"(2014) et de "La tempête qui vient"(2019)Je ne sais pas si l'information est exacte car je ne vois pas trop le lien avec les deux premiers. Il s'agit d'une satire autour de la vraie figure de Freddy Otash qui s'est consacré à extorquer de l'argent aux politiciens et acteurs de l'époque en menaçant de publier leurs scandales sexuels dans le magazine "Confidential". Freddy Otash avait concentré de telles doses de perfidie, de manipulation, de folie et de pouvoir dans l'ombre qui l'on ne peut penser à lui que comme s'il s'agissait d'une créature fictive, digne de l'imagination sauvage et sauvage de James Ellroy. Mais son existence réelle nous oblige à reformuler l'idée : seuls un regard et un style aussi énergiques et hallucinants que ceux qui caractérisent James Ellroy pouvaient lui "rendre justice" dans un roman. Créature tentaculaire, dont les yeux et les griffes semblaient pénétrer dans tous les coins, c'était la personne à fuir ou vers qui se tourner, selon sa situation si l'on était quelqu'un de connu, en particulier un politicien ou une star de cinéma, dans Los Angeles des années 1950. Violent, racketteur, hyperconnecté, démuni et sans scrupules, il était flic corrompu, détective privé sans boussole morale, artiste de l'intimidation, proxénète avec un business dans le cinéma porno, trafiquant d'armes et pilules, médiateur dans les divorces et les avortements, et l'homme fort du tabloïd "Confidential" lorsqu'il s'agissait des secouer le linge sale des célébrités. Quand à la revue "Confidential" c'était un précurseur d'internet dans ce que celui -ci à de PIRE, la diffamation et la destruction des carrières et des réputations à grande échelle, toujours au service des instincts les plus bas du public. Confidentiel - dont les points forts, note son directeur dans un passage, sont "une position anticommuniste forte et du sexe »– eu recours à toutes sortes de manœuvres perverses, photos compromettantes, chantage, tromperie, mensonges…– dans son obsession d'augmenter ses ventes numéro après numéro. Des célébrités comme "Marilyn Monroe", "Rock Hudson", "James Dean", "Elizabeth Taylor", "John Wayne", "Burt Lancaster", "Montgomery Clift" ont un rôle ici. Et ce n'et pas un beau rôle. Le pompon, je crois que c'est le cinéaste "Nicholas Meyer" qui le remporte. Après je ne sais pas quelle est la part d'affabulation dans tout ça. le roman est un tour de force, un cyclone narratif dans lequel Ellroy recueille, et souvent amplifie, certaines des caractéristiques qui ont fait de lui l'une des voix les plus personnelles, écrasantes et inimitables de la scène littéraire noire des dernières décennies. Comme sa capacité à prendre le pouls d'un moment historique, après un travail de documentation minutieux, avec ses années 50 adorées encore une fois à l'honneur, les croisades contre les rouges, les abus policiers, les tests atomiques, les sombres manœuvres du FBI et, surtout l'incombustible Hollywood, le lieu le plus extraordinairement pervers et esthétiquement moralisateur de "la putain de vigne du Seigneur" comme la qualifie le narrateur; manipulant un large creuset de personnages, qu'il dépeint d'une manière aussi profonde qu'impitoyable; un ton agité, effronté et parfois halluciné; et un rythme et un style simplement électrisants, transférant les effets du journalisme et du bebop à la littérature. l'écriture est celle de la parole d'otash, un être excessif, verbeux et agité, un consommateur compulsif de Dexédrines arrosées de whisky Old Crow dont Ellroy se fait le ventriloque le plus fidèle et doué.

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