"Conséquences" est film dramatique Slovène de "Darko Stante". 2018.

Pas vu mais je vous en dis quelques mots. Et n’hésitez pas à nous en faire un retour… A 17 ans, Andrej est placé dans un centre de détention pour jeunes. Il y intègre un groupe de garçons délinquants avec lesquels il se perd dans la drogue et la violence. Mais bientôt les désirs d'Andrej le rattrapent. Démasqué, il va devoir faire un choix pour rester fidèle à lui-même. Je vous partage la critique que notre ami "Didier Roth Bettoni" a écrite pour Joke : On donnerait à Andrzej le bon dieu sans confession, comme on dit, tant il a une beauté angélique, une douceur et une mélancolie qui transparaissent sous sa fine et puissante musculature. Pourtant, à 17 ans, Andrzej est un mauvais garçon, un délinquant récidiviste dont ses parents ne savent plus que faire et que ses écarts de conduite répétés conduisent en centre de redressement pour mineurs. Dans ce monde clos, dans ce microcosme uniquement masculin, la testostérone est reine. Chacun des jeunes hommes enfermés cherche à affirmer sa virilité pour s’imposer.
Très vite, Andrzej intègre une bande menée par le charismatique Zelko, dont la violence est toujours prête à surgir. C’est entre ces deux-là que tout va se jouer. Darko Stante, le metteur en scène, instaure avec habileté une relation complexe faite de désirs, de haine de soi, de secrets, de manipulation, de douleurs, de refoulements, de trahisons, de menaces… Dès lors, le film tourne autour de leur face à face, ou plutôt de leur corps à corps, qui se décline sous de multiples formes (du combat au sexe) et qui culmine dans une scène d’amour magistralement filmée. Conséquences est ainsi un film très physique, où les corps des acteurs sont omniprésents et sexualisés. Il propose, en même temps, une étude psychologique et politique autour de la difficulté d’être gay en Slovénie — alors même que ce pays, au moins dans sa législation, est loin d’être le plus homophobe de cette région européenne des Balkans. Pour sa première réalisation, Darko Stante fait donc preuve d’une sacrée assurance et d’une belle maîtrise pour réussir ainsi à nouer toutes les dimensions, intimes et collectives, de son projet. Car au-delà du portrait de ces deux jeunes hommes confrontés à eux-mêmes et à leurs désirs — et qui vont affronter très différemment ce qui les trouble et les bouleverse au plus profond d’eux-mêmes —, c’est bien d’une société tout entière, prise dans ses conservatismes patriarcaux et machistes, que Conséquences parle, et des interdits que cela fait peser sur tout une part de sa population, jeunesse en tête.
Premier film tendu, intense dans les sentiments qu’il met en branle, Conséquences impressionne par la pertinence de son regard. Il faut dire que Darko Stante a écrit le scénario en partant de son expérience de tuteur dans un centre de détention pour mineurs. Cette connaissance documentaire a formidablement nourri ses personnages. Puissante incarnation de l’homophobie intériorisée, de cette impossibilité à assumer leur différence ressentie par tant de gays, Conséquences est aussi un très beau récit d’apprentissage : celui d’Andrzej qui, à l’inverse d’un Zelko prisonnier de la carapace qu’il s’est construite pour se protéger, accepte de fendre l’armure, de devenir fragile pour devenir lui-même. #cinemaetlitteraturegay

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