Le Vent Paraclet de Michel Tournier



Le Vent Paraclet est un essai de Michel Tournier paru en 1978.

Michel Tournier n'est pas avare de sa propre biographie et semble n'avoir rien à cacher. Dans cette courte autobiographie au titre étrange, il explique en détail la gestation et l'écriture de ses trois chefs d'oeuvres - Vendredi, Le roi des aulnes et Les météores - et nous ouvre sans pudeur ses racines, son enfance et ses voyages tels qu'ils ont influencé - en les remplissant de signes - ces ouvrages clefs de la littérature française.
On comprend au passage que Michel Tournier a commencé à publier sur le tard et il explique par le menu ses expériences, d'étudiant, en Allemagne, avec Europe 1, etc... C'est fascinant et c'est avec 'Les mots' de Sartre, un modèle d'autobiographie.
A poursuivre par les quasi-suites, tout aussi passionantes, 'Célébrations' et 'Journal Extime'

Le sujet de cet essai n'est autre que Michel Tournier lui-même, sa vie, son oeuvre et sa pensée philosophique. Né à Paris de parents qui se rencontrèrent à la Sorbonne alors qu'ils étaient étudiants, il passa sa jeunesse à Saint-Germain-en-Laye et à Neuilly-sur-Seine. Son éducation fut marquée par la culture allemande. Plus tard, il découvrit la pensée de Novalis et de Gaston Bachelard. Il poursuivit des études de philosophie à la Sorbonne et à l'université de Tübingen juste après la guerre. Il souhaitait enseigner la philosophie, mais ayant échoué à l'agrégation, il entra à Radio France puis il travailla dans la publicité pour Europe 1. Il collabora également à des journaux comme Le Monde et Le Figaro. De 1956 à 1968, il travailla chez Plon à des traductions de l'allemand avant de publier son premier roman « Vendredi ou les limbes du Pacifique ».
C'est ce qu'il nous raconte dans trois des six parties de ce texte, les trois autres étant plutôt consacrées à ses choix et intérêts philosophiques. Tournier se veut à la fois philosophe matérialiste et théoricien littéraire. « Mon propos n'est pas d'innover dans la forme, mais de faire passer dans une forme aussi traditionnelle, préservée et rassurante que possible une matière ne possédant aucune de ces qualités » dit-il. Couvert de gloire et d'honneurs (Prix du Roman de l'Académie Française, Prix Goncourt pour le « Roi des Aulnes », puis membre de l'Académie Goncourt), Tournier écrivit plus d'essais que de romans. Celui-ci, publié en 1974, se lit encore avec intérêt surtout si l'on s'intéresse au parcours particulier de cet écrivain.

Dans Le vent Paraclet, l'auteur a un propos en large partie autobiographique agrémenté de réflexions assez pertinentes sur la société contemporaine (celle des années 70 mais cela reste, d emanière assez étonnante, d'actualité en 2010!), des interrogations philosophiques, sa conception de la littérature...

Il parle de Leibniz, de L'Ethique de Spinoza, du Discours de la Méthode de Descartes.Il regrette l'aspect froide de nos sociuétés occidentales où la liberté accrue, la disponibilité des biens se payent par une solitude renforcée de même.

Dans le troisième chapitre, il aborde la question des mythologies à proprement parler. Le rôle de l'auteur est de vivifier les mythes, selon lui.

Il avoue aussi son attachement à l'Allemagne, raconte son expérience de la guerre, son amour pour un pays détruit pas la folie nazie.

Bref, il y a beaucoup trop de choses dans cet essai pour que je puisse tout rapporter ici et encore je le fais de manière désordonnée. Je ne saurais que vous conseiller de lire ce livre qui est disponible chez Folio.

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