Jason Goodwin le complot des janissaires






Polar historique réussi avec une intrigue dans l'empire automan dépaysante à souhait pour les non connaisseurs comme moi qui ai eu l'impression de lire de la S.F. cetaines scènes d'actions sont fameuses(la tentative d'assassinat dans le Hammam) d'autres un peu confuses (la scène de la tannerie). Un bon moment. Je lirai la suite.

Istanbul, 1836. L'eunuque Hachim, réputé pour son flair et sa discrétion dans toute la ville, mène l'enquête pour le compte du sultan Mahmud II. Les corps de quatre officiers de l'armée sont retrouvés dans différents lieux de la capitale ottomane. Une jeune femme du harem royal a également été assassinée. Derrière cette série de meurtres barbares, Hachim découvre l'ombre des terribles janissaires, confrérie sanguinaire dont les exactions terrorisèrent Istanbul avant leur anéantissement, quelques années auparavant. Du grand bazar à la corne d'or, des étroites ruelles médiévales aux corridors du palais de Topkapi, Hachim arpente la cité impériale, grouillante d'activité, éblouissante et délabrée, sur les traces des mystérieux janissaires ...




.. BIOiographie de l'auteur : Jason Goodwin a étudié l'histoire byzantine à l'université de Cambridge. Il est l'auteur d'une histoire de l'Empire ottoman et d'un récit de voyage intitulé Chemins de traverse (Phébus, 1995). Le Complot des Janissaires, couronné par le Edgar Award en 2007, et Le Trésor d'Istanbul (Pion, 2008) sont les premiers tomes d'une série d'enquêtes menées par Hachim, le détective ottoman. Tous deux ont été sélectionnés pour le Ellis Peters Historical Crime Award.




D'une chiquenaude Hachim délogea un grain de poussière de sa manchette.
- Autre chose, marquise, murmura-t-il. (Elle le regarda sans sourciller.) Les papiers.
La marquise de Merteuil laissa échapper un petit rire.
- Flûte ! Monsieur Hachim, dépravation n'est pas un mot que nous reconnaissons à l'Académie. (Jouant de son éventail, elle lança d'une voix sifflante :) C'est un état d'esprit.
Hachim sentait déjà son rêve s'effriter.
La marquise avait tiré de son décolletage un papier dont elle usait comme d'un petit marteau pour tapoter sur la table. Il regarda de plus près. C'était un vrai.
Toc, toc, toc.
Il ouvrit les yeux et regarda alentour. Le château de Merteuil se dissipa sous la lueur de la bougie. Des ombres inquiétantes surgirent des rayons chargés de livres et des coins de la pièce. Il s'agissait plutôt d'une pièce et demie dans une maison d'Istanbul divisée en appartements, où Hachim vivait seul. L'édition en cuir des Liaisons dangereuses avait glissé sur son giron.
Toc, toc, toc.
- Evet, evet, grommela-t-il, j'arrive. (Il mit une cape sur ses épaules, enfila des babouches jaunes puis se dirigea d'un pas traînant vers la porte.) Qui est-ce ?
- Un page.
«Plutôt rassis pour l'emploi», se dit Hachim en faisant entrer dans la pièce sombre le vieil homme malingre. Le brusque courant d'air affola l'unique bougie. Deux ombres engagées dans un combat de boxe se mirent à danser sur les murs jusqu'au moment où, d'un coup de dague, la silhouette du page trans­perça son adversaire. Hachim prit le rouleau de papier et jeta un coup d'oeil sur le sceau. De la cire jaune.
Avec le pouce et l'index il se frotta les yeux. Quel­ques heures plus tôt, il scrutait encore l'horizon téné­breux, cherchant dans la bruine des lumières et le rivage. La flamme vacillante de la bougie lui rappela le balancement d'une autre lampe dans une cabine, là-bas en haute mer, lors des tempêtes hivernales. Le capitaine était un Grec au torse bombé, avec une taie sur l'oeil et une allure de pirate. À cette période de l'année, la mer Noire était traîtresse. Mais il avait eu malgré tout de la chance de trouver à s'embarquer. Même aux pires moments de la traversée, quand le vent hurlait dans le gréement, que les vagues fouettaient le gaillard d'avant, qu'il s'agitait et vomissait sur sa petite couchette, Hachim s'était dit que tout valait mieux qu'attendre la fin de l'hiver dans ce palais en ruine de Crimée, cerné par les ombres de cavaliers intrépides, rongé par le froid et la grisaille. Il lui fallait rentrer au pays.
De son pouce, il brisa le sceau d'un coup sec.
L'odeur de la mer dans les narines et le sol se déro­bant encore sous ses pieds, il tenta de se concentrer sur le texte calligraphié.
Il soupira et mit de côté le document. Au mur était vissée une lampe qu'il alluma avec la bougie. Les flammes bleutées montèrent lentement de l'étoupe cal­cinée. Hachim remit en place le verre et tailla la mèche jusqu'au moment où la lumière incertaine devint jaune et stable. Peu à peu, la pièce tout entière se trouva éclairée.
Il reprit le parchemin que le page lui avait donné et le déroula.
Salutations, et cætera. Au bas, il vit le paraphe du seraskier, le commandant pour la ville de la Nouvelle Garde, l'armée de l'Empire ottoman. Félicitations, et cætera. Il revint au début de la lettre. L'expérience lui avait appris à déchiffrer en quelques secondes une mis­sive de ce type. L'essentiel était là, glissé parmi les civilités : une convocation immédiate.
- Eh bien ?
Le vieil homme était au garde-à-vous.       

un autre monde, d'autres moeurs, un héros très humain pour qui le plaisir de vivre est intellectualisé et pour cause ! Des odeurs , mais peut-être faut-il ne pas être franco-français pour s'intéresser à ce pauvre Hachim qui évolue dans un monde qui finit pour cause d'invasion culturelle de l'occident...


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