Neal Stephenson Cryptonomicon (tome1)






Dans Cryptonomicon, inspiré par l'œuvre de Georges Perec, Stephenson met en place une uchronie racontant en parallèle l'histoire de la cryptanalyse durant la Seconde Guerre mondiale et celle d'informaticiens voulant mettre en place un paradis de données.


Du passé mystérieux de la Seconde Guerre mondiale à l’avenir proche des réseaux tout-puissants et omniprésents, une constante : la cryptographie, qui permet de chiffrer les messages les plus secrets. Est-il toujours possible de briser un code ? Ou bien faut-il recourir à des moyens… plus directs ? Après Le Samouraï virtuel et L’Age de diamant (prix Hugo 1997), publiés dans la même collection, Neal Stephenson nous propose avec Le Code Enigma, premier volet de la trilogie Cryptonomicon, un technothriller haletant, à la lisière du roman d’espionnage, de la science-fiction et de l’uchronie. Un livre d’une verve éblouissante, qui est en train de devenir un texte culte aux Etats-Unis.



Stephenson s'attelle à l'histoire de trois personnages : L.P. Waterhouse, décrypteur de génie pendant la Deuxième Guerre mondiale, de son petit-fils Randy, informaticien doué qui souhaite créer un paradis informatique en Asie et de Bobby Shaftoe, marine émérite en poste pendant la guerre du Pacifique. Ces trois destins croisés, éloignés autant dans le temps que dans l'échelle sociale, semblent pourtant converger, dans ce premier volume, vers un étrange trésor de guerre japonais englouti dans le pacifique. Avec comme thème central l'information et la désinformation en temps de guerre militaire ou économique, ce livre est un véritable pont entre les genres : romans de guerre, d'espionnage et de SF.

Une intrigue ultra fouillée et pensée. Un travail de documentation énorme, les décalages avec l'Histoire (voulus) n'en sont que meilleurs.
des indices de ce qui va suivre sont disséminés à doses homéopathiques, et lorsque cela arrive on se souvient de toutes ces informations instillées au cours de l'histoire. C'est très bien écris tant au niveau scénaristique qu'au niveau de la description de la psychologie des ses personnages (pour s'identifier pleinement, il faut avoir une dose de nerd en soit mais cela n'est pas nécessaire)
Ceux qui n'ont pas de connaissances physiques, mathématiques, informatiques peuvent tout à fait laisser de coté ces aspects là. Ils n'entravent pas la compréhension de l'histoire et risquent peut être de décourager un non averti (l'introduction du personnage Lawrence P. Waterhouse et assez coton du point de vue mathématique mais qu'est ce que l'on apprend à aimer ce personnage)

Si vous êtes un scientifique, un nerd ou un geek ce livre est pour vous.
Si vous êtes fana d'histoire ce livre est très intéressant du point de vue uchronie.
Si vous n'êtes rien de tout ça, ne vous laissez pas rebuter par les dessin et les équations, ils ne servent qu'a agrémenter l'histoire et les personnages.




Critique publiée par Blopromptu le 29 mars 2011, reprise dr Sens critique :

Un OVNI. Voilà ce qu'est ce roman. L'histoire est presque irracontable...

Trois récits parallèles narrent la vie de trois hommes : un marin américain pendant la guerre du Pacifique, un décrypteur de génie pendant la seconde guerre mondiale, et son petit-fils, informaticien à la fin des années 1990. Leurs histoires personnelles convergent lentement vers un trésor englouti dans le pacifique. Ceci est la partie émergée de l'iceberg.

La partie immergée, qui est le thème central du roman, c'est l'information : dans quel but on l'utilise et quel moyen on emploie pour la manier. En l'occurence, ce moyen est la cryptographie (la protection de l'information par des codes). Mais que les allergiques aux chiffres se rassurent : bien que les théories crytographiques soient expliquées dans le roman, le fait de ne pas les comprendre dans le détail ne les handicapera pas. Je le sais, puisque je n'ai rien compris aux équations mais tout à l'histoire (enfin, je crois...).




Voilà, je viens de finir ce monument, divisé en 3 tomes dans la VF, d'un de mes auteurs favoris, Neal Stephenson, que j'ai découvert avec le tout aussi excellent Snow Crash.

Alors le Cryptonomicon, ça parle de quoi? Difficile de résumer en quelques mots, étant donné qu'il s'agit de 3 (voire 4 si on compte Goto Dengo) histoires différentes, sans rapport au début entre elles, et qui se rejoignent à la fin du livre.
On a donc les histoires croisées de:
-Randy Waterhouse, informaticien de nos jours qui se retrouvera à vouloir instaurer un paradis informatique dans une île du Pacifique.
-Lawrence Pritchard Waterhouse, grand père du premier et cryptanalyste pendant la 2ème Guerre Mondiale, qui sera chargé de décoder les codes allemands et nippons et accessoirement un des pères présumés (dans le livre du moins) de l'informatique moderne.
-Robert "Bobby" Shaftoe, marine américain qui se retrouvera dans un corps d'armée américano-britannique dont les objectifs sont troubles.
-Goto Dengo, soldat et terrassier dans l'Armée Impériale Nippone (le Japon est appelé Nippon).

Je ne révèlerais pas trop l'intrigue, mais sachez que cela tourne autour de ce qui semble être les deux nerfs de la 2ème Guerre Mondiale: l'information et l'or...

On peut se demander pourquoi Payot a classé ce bouquin dans la catégorie SF, puisqu'à part le personne de Enoch Root qui semble immortel (on le retrouve dans la storyline de la 2ème GM, mais aussi dans celle de l'époque actuelle avec exactement le même aspect. On le retrouve également dans l'autre œuvre monumentale de Neal Stephenson, le Cycle Baroque, qui se déroule fin 17ème-début 18ème siècle...), le Japon qui devient Nippon, l'île du Kinakuta qui n'existe pas, ainsi que celle de Qwghlm. Un personnage "immortel" et un monde légèrement différent, est ce suffisant pour faire de la SF?

Alors à quoi s'attendre avec le Cryptonomicon? Dans ces plus de 900 pages, on y parle de fonctions Zéta, de machine Enigma, de phreaking de Van Heck, d'esprit de ruche à l'échelle planétaire, de fétichisme pour les bas, de l'art de déguster des céréales Cap'N'Crunch... Car Neal Stephenson est un pro de la digression qui sert souvent à pas grand chose. Ca pourra horripiler certains qui argueront que le livre aurait gagné à être plus court, mais moi j'aime bien.
Tout simplement parce que c'est passionnant et bien fichu. Stephenson est un excellent pédagogue et il parvient à nous expliquer facilement des choses ardues (au passage, excellent boulot de traduction de Jean Bonnefoy, si on excepte les quelques fautes d'orthographes en fin d'ouvrage, surement dues à la fatigue et/ou le bouclage précipité du boulot.), surtout quand c'est fait avec humour (je pense notamment au passage où la famille Waterhouse se partage les biens de famille).
Une fois qu'on a prit le pli (ou qu'on est au courant avant d'attaquer le bouquin), on prend plaisir à lire ces digressions, qui me font penser à ces profs d'université qui partaient toujours sur un tout autre sujet que le cours dès qu'ils prononçaient la fameuse phrase "Ça n'a pas de rapport, mais ça me fait penser à...". J'avais toujours plaisir à poser le stylo et écouter ce qu'il avait à raconter et...Stop! Moi aussi je pars en digression!

Le Cryptonomicon est donc un ouvrage passionnant de bout en bout, mais la fin laissera sans doute plus d'un d'entre vous sur sa faim. Difficile de dire plus sans spoiler mais disons que la fin se précipite dans les 5 dernières pages pour au final se terminer sur un cliffhanger qui laisse à penser qu'il y a une suite. Alors que...non!                                                             

Il n'empêche, le Cryptonomicon est vraiment une excellente lecture pour geeks (surtout ceux qui utilisent FLinux).

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