arnaldur Indridason la rivière noire





Un seul commissaire nous manque et tout est dépeuplé. Non, c'est vrai, sans Erlendur, le dernier Indridason, La rivière noire, a comme un goût d'inachevé, voire de bâclé, d'insatisfaisant, en tous cas. Un peu fade. Elingborg, l'adjointe d'Erlendur, qui prend la relève en l'absence du susdit (dont la vraie fausse apparition en fin de roman est diablement inquiétante), est fade en comparaison, et ses tourments familiaux, d'une grande banalité, ne nous émeuvent guère. L'enquête, en elle même, qui tourne autour de l'assassinat mystérieux d'un type qui utilise le Rohypnol, la drogue du viol, pour abuser de jeunes femmes sans défense, n'est pas palpitante non plus. Les meilleurs passages se trouvent en fin de roman, dans la description d'un petit village qui semble ravitaillé par les corbeaux, où règne l'omerta, dans une atmosphère glauque au possible. Le récit manque d'ampleur, le style est souvent laborieux, plombé par d'innombrables dialogues répétitifs et sans saveur. Bon allez, malgré ces réserves, force est de constater que la petite musique indridasonienne fonctionne toujours, même au ralenti. C'est du moins l'impression finale, ce polar semble comme une transition avant une prochaine aventure où l'on va enfin savoir ce qu'il est advenu de ce brave Erlendur. Le vrai suspense de La rivière noire se trouve là, en creux, dans cette absence inexpliquée de notre personnage préféré. D'une certaine façon, Indridason a réussi un coup de maître.

Dans un appartement à proximité du centre de la ville, un jeune homme gît, mort, dans un bain de
sang sans qu’il y ait le moindre signe d’effraction ou de lutte. Aucune arme du crime, rien que cette
entaille en travers de la gorge de la victime, entaille que le médecin légiste qualifie de douce,
presque féminine. Dans la poche de Runolfur, des cachets de Rohypnol, médicament également
connu sous le nom de drogue du viol… Il semblerait que Runolfur ait violé une femme et que celle-ci se soit ensuite vengée de son agresseur. Un châle pourpre trouvé sous le lit dégage un parfum
puissant et inhabituel d’épices, qui va mettre Elinborg, l’inspectrice, amateur de bonne cuisine, sur
la piste d’une jeune femme. Mais celle-ci ne se souvient de rien, et bien qu’elle soit persuadée
d’avoir commis ce meurtre rien ne permet vraiment de le prouver. La fiole de narcotiques trouvée
parmi d’autres indices oriente les inspecteurs vers des violences secrètes et des sévices
psychologiques. En l’absence du commissaire Erlendur, parti en vacances, toute l’équipe va s’employer à comprendre le fonctionnement de la violence sexuelle, de la souffrance devant des injustices qui ne seront jamais entièrement réparées, et découvrir la rivière noire qui coule au fond de chacun.

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