Philip Kerr la paix des dupes





Finalement le potentiel sympathie d'une telle histoire est un peu gâché parce que le roman est un peu trop long et trop confus. Ou on se perd dans des méandres d'histoires anciennes à tel point que j'ai cru qu'il s'agissait d'une suite d'un ou plusieurs autres romans alors que non.

Octobre 1943 : Roosevelt, Churchill et Staline doivent se rencontrer à Téhéran pour discuter du sort de l'Allemagne...

et se partager l'Europe. Chacun s'y prépare au mieux de ses intérêts. L'espion personnel de Roosevelt, Willard Mayer, est un agent de l'OSS qui se trouve également être juif, d'origine allemande, philosophe et ancien membre du parti communiste. Avoir tant de choses à cacher ne va pas lui faciliter la tâche... Quant à Hitler, il sait, après Stalingrad, que l'Allemagne ne peut plus gagner la guerre.

Dans son entourage, on oeuvre discrètement pour sauver les meubles. De Londres à Stockholm, de Berlin au Caire et enfin à Téhéran, agents secrets, sbires et traîtres de tous bords s'en donnent à coeur joie. Meurtres, complots, projets d'attentats se succèdent dans une atmosphère d'urgence extrême. Jusqu'au jour J, où rien ne se passe comme l'Histoire l'a écrit... Dans cet époustouflant thriller de politique-fiction, Philip Kerr propose une alternative audacieuse à l'issue de la conférence de Téhéran.

Le revoici, au mieux de sa forme, sur son territoire d'élection : les eaux troubles de la Deuxième Guerre mondiale.

Dans la « Paix des dupes », Philip Kerr reprend le contexte de la Seconde Guerre Mondiale mais il ne continue pas les enquêtes de Bernie Gunther. La Conférence de Téhéran du 28 novembre 1943 est le thème central de ce roman de politique-fiction.

Les premiers chapitres relatent les activités du général nazi Walter Schellenberg au sein du service de contre-espionnage allemand. La présentation par l'auteur de nombreux responsables nazis , de leurs rivalités, voire de leur haine réciproque, ne rend pas aisée la compréhension de l'intrigue.

Le deuxième personnage du roman, Willard Mayer, philosophe américain reconnu, juif et d'origine allemande est recruté par les services de Frank Delano Roosevelt pour enquêter sur le massacre de Katin , où les soviétiques ont éliminé des milliers d'officiers polonais.

L'intrigue se complique avec la préparation de la Conférence de Téhéran. Walter Shellenberg organise l'assassinat des « Trois Grands » : Roosevelt, Churchill et Staline. Willard Mayer est embauché par Roosevelt , en tant que germaniste ( pourquoi ?).

Les services d'espionnage, de contre-espionnage, les rivalités …compliquent la compréhension de l'histoire : les meurtres se succèdent…Chaque service, chaque pays soupçonnent ses compatriotes, ses alliés de conspirer, de trahir en cherchant une paix séparée. Les relations entre espion/espionne reprennent les scénarios à la James Bond. le système soviétique, avec Béria, Staline… apparaît dans toute son horreur : la vie n'a plus aucune valeur…

Les derniers chapitres sont de pure fiction : l'arrivée de Hitler, les dialogues avec Staline, Roosevelt…sont surréalistes..La tentative d'assassinat des Trois Grands par des commandos nazis ignorant la présence d'Hitler… et dénoncés aux alliés par Himmler.. est moins crédible.

De bons passages alternent avec des descriptions parfois un peu longues, et l'intervention de multiples personnages; ce qui alourdit le rythme de l'action.
Il n’en demeure pas moins que ce livre, qui a demandé une connaissance parfaites des arcanes de la seconde guerre mondiale peut déplaire. Tout d’abord par le style qui fait que la progression dramatique est presque exclusivement due aux dialogues, mais dans ce cas, ce lecteur qui sera gêné par ce mode de narration, sera allergique à quatre vingt quinze pour cent de la littérature anglo-saxonne contemporaine... Plus sérieusement il peut avoir un peu de mal à entrer dans l’intimité d’Hitler, Himmler et consort qui perdent ainsi leur statut de monstre pour devenir des hommes presque ordinaires. L’auteur lui même semble avoir éprouvé quelques malaises à cette fréquentation car à partir de la seconde partie du roman Willard Mayer est beaucoup plus présent que Schellenberg. Ce qui déséquilibre ce qui me semblait être le projet initial de Kerr.
“La paix des dupes” n’est pas seulement un divertissement haletant il a aussi le grand mérite d’humaniser cette période en donnant chair aux grands de ce monde (et aux petits). Il met en évidence aussi que les deux camps en présence étaient loin d’être homogènes et que même dans les grandes pages de l’histoire presque tous les hommes, grands et petits, songent surtout à jouer leurs cartes personnelles.

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