Stuart Neville : Les fantômes de Belfast



Stuart Neville est un écrivain britannique (Irlande du Nord) né à Armagh en 1972.

Il étudie la musique à l'université, puis devient professeur de guitare, vendeur d’instruments de musique et webdesigner avant de devenir auteur de polars 1.
Série Jack Lennon[modifier | modifier le code]
The Twelve [UK] ou The Ghosts of Belfast [US] (2009)1,2
Publié en français sous le titre Les Fantômes de Belfast, trad. de Fabienne Duvigneau, Paris, Éditions Rivages, coll. « Thrillers », 2011, 411 p. (ISBN 978-2-7436-2251-0), rééditionRivages/Noir no 928, 2013. :
Los Angeles Times Book Prize 2009 et le Prix Mystère de la critique pour le roman The Ghosts of Belfast


Collusion (2010)3
Publié en français sous le titre Collusion, trad. de Fabienne Duvigneau, Paris, Éditions Rivages, coll. « Thrillers », 2012, 377 p. (ISBN 978-2-7436-2393-7), réédition Rivages/Noir no 984,2015.
Stolen Souls (2011)
Publié en français sous le titre Les Âmes volées, trad. de Fabienne Duvigneau, Paris, Éditions Rivages, coll. « Thrillers », 2013 (ISBN 978-2-7436-2622-8)



    Signé le 10 avril 1998, l’Accord de Paix pour l’Irlande du Nord a mis un terme à des années de guerre sanglante. En 2007, Belfast est une ville où se presse une foule d’étudiants et de jeunes cadres, et où ont fleuri bars branchés et boutiques de luxe. Pourtant, les anciennes haines n’ont pas disparu. Entre les anciens militants toujours attachés à leur cause, les activistes reconvertis en politiciens présentables et les gangsters qui prospèrent, le pays cherche son identité. Gerry Fegan, lui, se débat avec ses démons personnels. Depuis qu’il est sorti de la prison de Maze, cet extueur de l’IRA est devenu alcoolique. Il est hanté par les fantômes des douze personnes qu’il a délibérément assassinées et ne connaît plus le repos. Le seul moyen de se débarrasser de ces ombres qui assaillent sa conscience sera d’exécuter un par un les commanditaires des meurtres. Mais les nouveaux cadavres que laisse Gerry Fegan sur son passage menacent le précaire équilibre du processus de paix. Une chasse à l’homme commence sur fond de paranoïa et de duplicité, jusqu’à un final explosif.
    Avec Les Fantômes de Belfast, Stuart Neville, révélation du roman noir irlandais, signe un thriller où dominent la tension et l’effroi, servi par une écriture tranchante. Il a su donner à son personnage principal un caractère ambigu et profondément tragique. Entre remords et désir de vengeance, Fegan, qui aspire à la rédemption, incarne les contradictions d’un territoire en quête d’identité, où le feu semble toujours couver.

    Stuart Neville est originaire d’Armagh, en Irlande du Nord. Après des études de musique, il s’est tourné vers la création de sites internet. Ce premier roman sera suivi d’un autre, à paraître chez Rivages.

    « La meilleure fiction sur les Troubles en Irlande du Nord, un futur classique représentatif de l’époque. » The Observer

Gerry Fegan est un ancien exécuteur des basses œuvres de l'IRA, et il a sur les mains le sang de douze victimes. Sorti de prison, ayant désormais purgé sa peine, il est devenu une sorte de héros républicain intouchable aux yeux des siens car il a « payé pour la cause », sans avoir balancé ses commanditaires. Mais l'époque a changé. Après l'accord de paix signé en avril 1998, l'IRA a déposé les armes et se drape dans sa respectabilité toute neuve, la politique a désormais pris le dessus sur le conflit armé aveugle.
Fegan aimerait donc se faire oublier et n'aspire d'ailleurs qu'à une petite vie bien tranquille, mais il a un problème. Rongé de culpabilité, il est littéralement hanté par les fantômes de ses douze victimes, les « suiveurs », qui jour et nuit ne cessent de le harceler, tant que chacun d'entre eux n'aura obtenu vengeance et réparation. Comprenant qu'il n'existe qu'un seul moyen d'échapper aux suiveurs, Fegan se range du côté de ses anciennes victimes et décide de reprendre du service. le compte à rebours macabre peut commencer.
Stuart Neville signe un magnifique et étonnant premier roman, mélange de polar désenchanté et de thriller politique débridé, rehaussé d'une petite pointe de fantastique. Attention, en aucun cas Neville ne verse dans la facilité du surnaturel : seul Fegan perçoit ses suiveurs, qui sont le fruit de son imagination et de sa culpabilité. Les amis de Fegan l'entendent parfois évoquer ses fantômes, mais ils n'y verront tout au plus que le résultat d'un esprit dérangé et embrouillé par l'alcool.
Dans la narration très visuelle de Neville, les fantômes, même s'ils restent silencieux, sont pourtant bien présents et presque palpables. Si un film devait être réalisé à partir du roman, nul doute que les douze suiveurs seraient interprétés par des acteurs, communiquant par gestes avec Fegan pour lui donner la marche à suivre et lui révéler ses prochaines cibles. Les douze fantômes de Belfast utilisent Fegan pour se venger et interagir avec le monde des vivants, à la manière des morts de « Sixième sens » qui apparaissent au jeune Cole dans le film de Shyamalan. le fantastique s'arrête là, les deux interprétations restent possibles, et le résultat est assez terrifiant.
Les ingrédients du polar sont parmi les plus efficaces qui soient : un tueur repenti dont on épouse sans y prendre garde la cause (même s'il reste toujours un tueur !), un agent anglais infiltré, un flic ripoux, des politiciens véreux de la pire espèce, un chef clandestin de la lutte armée irlandaise qui sème la terreur sur ses troupes tel le parrain de la mafia, sans oublier la jolie fille de service, laissée pour compte et rejetée de sa famille pour avoir trahi en épousant un flic anglais. Marie fera assez vite cause commune avec Gerry, qui fait de même en lui proposant sa protection (et on le comprend !).
Impossible ensuite de lâcher ce roman, le scénario implacable nous mène à vive allure vers le règlement de compte final, au cours duquel il restera malgré tout assez de survivants pour nous faire espérer une suite à ce thriller haletant, décidément pas comme les autre


Citation1 :: " Pourquoi acceptez-vous de vous promener avec quelqu'un comme moi ? Pourquoi m'avez-vous ramené en voiture hier ?
- Je ne sais pas exactement ", répondit-elle. Puis, après quelques secondes de réflexion : " Vous avez entendu ce que j'ai dit devant le cercueil d'oncle Michael, mais vous ne m'avez pas jugée. Je suis toujours exposée au jugement des autres. Dans mon travail, on sait de quel milieu je viens, de quelle famille, et on me juge. Mon milieu et ma famille ne me pardonnent pas ce que j'ai fait, comme si tomber amoureuse d'un flic était un acte de trahison, et vous avez vu comment tout le monde me regardait, hier et aujourd'hui. Où que j'aille, on sait qui je suis, d'où je viens, ce que j'ai fait, et on me juge à cause de ça. Alors, voilà pourquoi. Parce que vous ne m'avez pas jugée. (..) "

Citation 2 : "Dans le faible rayonnement qui montait de l’eau, il vit les yeux ternes de McKenna fixés sur lui, ses lunettes brisées, suspendues à une oreille. Il lui tira une autre balle dans le cœur, par prudence. Le jappement rauque du pistolet roula à la surface de la rivière jusqu’à rejoindre les lumières scintillantes au fond.Après avoir essuyé ses yeux humides et brûlants, Fegan jeta un regard tout autour. Les Suiveurs émergeaient de l’ombre et se disputaient la meilleure place près de la portière ouverte pour observer tour à tour Fegan et le corps inerte. Il les détailla un par un, s’arrêtant sur chaque silhouette avant de passer à sa voisine. A mesure qu’ils reculaient dans l’obscurité, il les compta. Le garçon avait disparu.Un de moins.Ce qui en laissait onze
Citation 3 : « Juste une chose. Qu’est-ce que je fais, après Fegan ? Je reste à Belfast avec McGinty, ou je retourne à Dundalk - Pas si vite, dit l’agent. On en a discuté dernièrement. En haut, ils pensent qu’il est temps pour toi de sortir de la clandestinité. Je suis aussi de cet avis. Tu as suffisamment donné ».Campbell eut un rire sinistre. « Qu’est-ce que vous racontez ?- Quel âge tu as, maintenant ? Trente-huit ? Tu ne rajeunis pas. Je reconnais que tu te débrouilles pas mal, mais pour combien de temps ? Il suffit d’un seul dérapage. Sors de ce merdier, pendant que tu peux encore te refaire une vie ». Campbell posa le costume sur le lit. « C’est ça, ma vie.Une vie ? Tu appelles ça une vie ? Tu es en planque depuis trop longtemps, Campbell. Ce n’est pas sain pour toi. Surtout que les choses changent, ici, tu as remarqué. Il n’y a plus de soldats dans la rue, on calme le jeu. Réfléchis : quand la paix sera revenue, à quoi tu serviras ? ».



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