ken Grinwood : Replay



En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouve dans son bureau new-yorkais, et écoute sa femme lui répéter au téléphone : "Il nous faut, il nous faut..." Il leur faudrait, bien sûr, un enfant, une maison plus confortable. Mais surtout parler. A coeur ouvert. Sur ce, Jeff meurt d'une crise cardiaque. Il se réveille en 1963, à l'âge de dix-huit ans, dans son ancienne chambre d'université. Va-t-il connaître le même avenir? Non, car ses souvenirs sont intacts. Il sait qui va gagner le prochain Derby, et ce qu'il en sera d'IBM et d'Apple... De quoi devenir l'homme le plus puissant du monde, jusqu'à... sa deuxième mort, et qu'une troisième, puis une quatrième vie commencent...J'ai été transporté par cet unique roman traduit de l'auteur, qui a obtenu le prix World Fantasy en 1988, date de sa sortie en France (1986 en VO).
Jeff a 43 ans. Petite vie qu'il considère peu, mariage qui prend l'eau. Crise cardiaque ferme et définitive ? Non il se réveille 25 ans plus tôt. Il peut tout refaire, d'autant qu'il se souvient de sa vie d'avant et donc d'événements historiques, de résultats sportifs. Nouveaux espoirs, nouveaux rêves. Argent, sexe, famille, bonheur, peut-on tout avoir ? Oui ? Non ? Peu importe, car le cycle est sans fin. du moins le croit-il....
Un retour dans le temps, sans machine, ni savant fou ou sage. Dans un style fluide et très agréable à lire, l'auteur nous livre des tranches de vie au ton doux amer. Une écriture limpide et poétique nous transporte dans l'histoire, dans les histoires de nos héros, sans ballottements mais de façon presque hypnotique. On se prend au jeu et on suit avec le plus grand intérêt le développement des protagonistes, leur évolution, leurs doutes et leurs espoirs déçus ou concrétisés, leur questionnement existentiel, qui ? Pourquoi ? Pourquoi nous ?
C'est indéniablement de la science-fiction mais pas au sens que le commun pourrait lui donner (pas de technique, pas d'explications, pas de futur, ni même vraiment de passé), et pour une fois (ou presque), on laisse l'effet papillon (corollaire pratiquement obligé du voyage dans le temps) au placard.
Dans le même style, où une et plusieurs vies sont passées au crible, on peut se rapprocher de l'excellente oeuvre de Wilson : Spin


Et nous ? Que ferons-nous de nos vies ?

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