Serge Kandrashov Mes vacances de printemps





J'ai la chance d'avoir rencontré Serge il y a deux ans pendant l'excellent "Dunas festival" de Maspalomas à Gran Canari Que je conseille à tout amateur de littérature gay,de soleil et d'amitiés.Il nous avez alors présenté son premier livre : Le bois de Boulogne qui devrait être une trilogie (et c'est tant mieux). J'ai eu personnellement la joie d'être initié par Serge au baiser à la russe. Moment tout à fait inoubliable,comme du reste l'ensemble de la semaine que nous avons passé au Dunas Festival.
Ce livre est tout à fait savoureux. Comme j'ai trouvé des critiques convaincantes je ne m'attarderai que sur quelques remarques personnelles.
Dans son premier livre Serge nous parle de la France, pays d'adoption avec l'âme d'un slave, assez différente de l'opinion que nous avons nous même de l'homosexualité à l'occidentale qui peut paraître étonnante mais qui apporte une version intéressante de notre propre condition. Ici au contraire Serge nous parle de ces quinze ans et de sa région natale et encore une fois il apporte une vision bien différente de ce que nous pouvions imaginer de la vie d'un jeune gay des années 80 en russie.
Serge Kandrashov apporte avec lui cette vision décalé de l'homosexualité que l'homme de l'est qu'il est . 4'me de couv:
Au cours des vacances de printemps 1987, alors qu'il a tout juste quinze ans, Serge Kandrashov a l'occasion de partir en voyage seul avec l'un de ses copains. Pour notre jeune héros, ce sera surtout le moment de faire ses premières expériences amoureuses et d'affirmer son homosexualité. Mes vacances de printemps est une déclaration d'amour dédiée à la jeunesse de l'auteur, un hymne à ses parents, à sa patrie, à l'amitié et surtout à un jeune homme qui fut pour lui moins qu'un amant, mais bien plus qu'un ami. Enfin c'est un récit exceptionnel sur la vie en URSS dans les dernières années d'existence de l'empire soviétique. Serge Kandrashov est né en 1972 en Biélorussie. Après avoir immigré en France en 2001, il obtient le statut de réfugié, puis la nationalité française. Il vit aujourd'hui à Paris où il se consacre à l'écriture. En 2010, il a publié son premier roman Le Bois de Boulogne. A la fois comique et tragique, son deuxième roman MES VACANCES DE PRINTEMPS ne laissera personne indifférent.
Auparavant, il a voulu revenir sur sa jeunesse dans Mes vacances de printemps.
Ce récit coïncide avec les avant-dernières années de l’existence de son ancienne Patrie : l’URRS. Il forme un réel témoignage d’un homo moyen et de ses conditions de vie dans ce pays fermé. Il raconte comment pour la première fois se sont manifestées ses « inclinations bizarres » et leurs conséquences.
Il présente avec le savoir d’un coryphée une masse d’informations édifiantes sur une lointaine région sibérienne, où il habitait.
Du fait de l’originalité du thème, l’auteur espère que ce 2e livre sera encore mieux accueilli que le premier.
À 39 ans, l’auteur estime que la partie la plus importante de sa vie se trouve déjà derrière lui. Avec si peu d’acquis, il éprouve un logique sentiment de regret pour ses années dépensées en vain. Cette position sonne nettement dans son dernier livre. Mais pouvait-il en être autrement pour lui ? Tout s’est passé, comme cela pouvait l’être. Et l’accepter lui permet de se réconforter moralement et le remplit de forces pour une nouvelle création artistique.
Vous pouvez contacter directement Kandrashov Éditions à cette adresse mail : sergekan@live.fr.
Lire “Mes vacances de Printemps”, c’est se plonger dans la vie d’un jeune adolescent dans une des provinces de l’ancienne Russie proche du lac Baïkal.
C’est avant tout un témoignage passionnant sur une jeunesse avec ses propres codes, ses accès de passion, de violence, mais aussi de forte camaraderie. Ces codes que nous partageons parfois nous permettent de nous projeter plus facilement dans une culture qui nous a longtemps été dissimulée.
Avoir 15 ans, être homosexuel dans un monde hostile, c’est louvoyer parmi de beaux jeunes hommes, essayer de percevoir en eux ne serait-ce qu’une certaine compréhension de ce que l’on est et de ce que l’on désire. Si l’homme est un loup pour l’homme, heureusement, il n’y a pas que des loups autour du lac Baïkal.
“Mes vacances de Printemps”, est également une ode au beau Zaharov, un garçon du village, qui tente de faire de l’auteur un ami exclusif. Serge Kandrashov en est tombé amoureux. La fin tragique du garçon a ancré cet amour pour toujours dans son cœur.
Un livre beau et poignant que j’aurais rêvé d’avoir édité.
Pédro Torres
31/10/11


J'ai beaucoup aimé le livre de Serge Kandrashov, parce qu'il s'agit d'un témoignage assez unique sur la vie d'un jeune gay en URSS dans les années 80 et qui va à l'encontre des clichés que l'on avait sur le "glacis soviétique" comme le dit l'auteur lui-même ; j'aime aussi beaucoup la sincérité et la spontanéité de ce roman : pas de récit d'exploits sexuels incroyables (comme ce serait le cas pour un roman français ...) mais des récits d'amitiés, de bonheurs d'être ensemble malgré la dureté des conditions de vie, sans cacher ses peurs, ses inhibitions. Encore une fois un très beau trémoignage sur l'adolescence, et la vie à une certaine époque dans un certain pays.
Ma critique préférée c'est celle-ci:Livre déchirant !!!
Beaucoup de belles âmes vont s'offusquer d'un livre où l'auteur écrit fièrement, à propos de l'ex-URSS, que "si je compare avec ce que je vois aujourd'hui à l'Ouest, il me semble que ce peuple était plutôt heureux. Même les homosexuels avaient là-bas assez d'air pour respirer" (p.5). Voilà ce qui s'appelle aller à contre-courant, et c'est courageux. L'intérêt de ce livre est triple: il déchire, il est déchirant, il témoigne.
- Il déchire: alors que tant de récits de jeunesse gays baignent dans la douleur et la culpabilité, celui-ci est empreint d'un exceptionnel dynamisme: le jeune Serge, certes exalté et imprudent, est doté d'un fabuleux appétit de vivre qui le fait toujours aller de l'avant et oublier ses peurs. Il a une boussole, la dignité, et une aptitude enviable à la dédramatisation. D'où une écriture tonique et d'autant plus drôle qu'il ne se prend jamais au sérieux.
- Mais il est déchirant quand il parle, avec simplicité et retenue, du destin bouleversant de son ami Zaharov, et aussi de la tragédie soviétique, dans des pages finales de toute beauté.
- Il témoigne, et c'est vraiment instructif, de ce que c'était qu'être jeune dans l'URSS finissante: réalité de la délinquance, ennui d'une génération très éloignée de la politique et même de la citoyenneté, cherchant des issues dans l'alcool, le sexe, la violence et la toxicomanie, en attendant les deux ans d'armée... et malgré cela, une certaine insouciance: pas de chômage, persistance de certaines valeurs de camaraderie et de respect, attachement à la famille, et tout de même un certain désintéressement: je ne dirai pas que l'argent n'est pas pris au sérieux, mais il est loin de constituer ici la valeur suprême. Non, la réalité soviétique n'était pas toute noire, et le gâchis en apparaît d'autant plus triste.
(Je me souviens qu'à l'époque où les événements ici relatés se sont passés, je lisais "Les Rêves de la louve", du Kirghize Tchingiz Aïtmatov, et y découvrais avec perplexité les ravages causés par la drogue en URSS).

Autant dire que ce livre secoue bien des clichés et des idées reçues, tant sur l'URSS que sur la psychologie homosexuelle (à supposer que cette expression ait un sens, d'ailleurs!) Sans même parler de son originalité de style, pour cette double raison il fera date.

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