Mathias Énard




Mathias Énard, après des études d’arabe et de persan à l'INALCO et de longs séjours au Moyen-Orient, s’installe en 2000 à Barcelone. Il y anime plusieurs revues culturelles. Il participe aussi au comité de rédaction de la revue Inculte à Paris et, en 2010, il enseigne l'arabe à l'université autonome de Barcelone1.

Il est pensionnaire de la Villa Médicis en 2005-20062.

Il publie en 2010 aux éditions Actes Sud un petit conte, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, sur un épisode probablement fictif de la vie de Michel-Ange, une escapade à Constantinople, où il débarque le 13 mai 1506 à l'invitation du sultan Bajazet II. Ce court récit montre la Constantinople tolérante et européenne qui a su accueillir les juifs chassés d'Espagne par les Rois Catholiques. Le prix Goncourt des lycéens a été décerné à ce roman en 2010. Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants a également reçu le 25e « Prix du livre en Poitou-Charentes » décerné par le Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes.


RÉSUMÉ DU LIVRE

13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque àConstantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré àLéonard de Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine,Michel-Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.

Un pont entre deux rives. Tel est le projet pour lequel Michel-Ange est appelé à Constantinople, en l'an 1406, par le sultan Bajazet. L'on sait peut de choses de ce séjour et Mathias Enard en fait son miel, dans Parle-leur de batailles, de roi et d'éléphants, pour laisser courir son imagination.
Réalité ou fantasme, peu importe. L'Orient agit sur Michel-Ange comme un sortilège et il se retrouve dans un univers parfumé et enivrant qui chamboule ses sens. D'abord "Lost in translation", il n'aura d'autre choix que de succomber.
Le roman de Mathias Enard peut se lire de mille et une façons. Comme un portrait du génial sculpteur de David, qui n'est pas encore au faîte de sa gloire, lui qui s'évalue d'abord en fonction de Vinci, son aîné abhorré. Comme la découverte d'un monde nouveau, qui change et élargit son regard sur l'art, en général, et la vie, en particulier. Comme une initiation amoureuse, entre homo et hétérosexualité, ente chasteté et luxure. Les rapports ambigus qu'il entretient avec le poète Mesihi, donnent l'occasion au romancier d'écrire ses plus belles pages, celles de la frustration et du désir amoureux.
Une danseuse andalouse, à l'instar de Shéhérazade, s'immisce dans le récit, narrant à Michel-Ange contes et légendes, lovée contre son corps endormi. Enard maîtrise ainsi, avec bonheur, réalisme, onirisme, fantasmagories.
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants nous fait la courte échelle entre deux civilisations, entre ce qui a été et ce qui aurait pu être. Comme un pont entre deux rives.

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