Jo Nesbo : le rouge-gorge













Enquête chez les néo-naziAttention, avec la série "Harry Hole" de Jo Nesbo de respecter l'ordre chronologique de lecture, sans quoi, à cause de ces maudits 4e de couverture qui racontent tout et n'importe quoi, vous connaîtrez, en lisant le résumé de l'épisode qui suit celui-ci ("L'étoile du diable"), la clé de cet opus. Méfiance doncHarry Hole commet une gaffe diplomatique, en surveillant la visite présidentielle américaine sur le sol norvégien, et se retrouve affecté, grâce à une fausse promotion, à un poste de surveillance des néo-nazis en Norvège. Une communauté plus active et importante que ce les statistiques veulent bien laisser entendre. Harry Hole éprouve pas mal de difficultés à infiltrer ce milieu et obtenir des informations, d'autant plus que certaines identités ont changé et évoquer le souvenir de ces norvégiens engagés volontairement auprès de l'armée allemande pendant la guerre n'est pas chose aisée et soulève pas mal de rancoeur.
Dans cette enquête, Harry Hole va perdre une partie de lui-même, la moitié pourrait-on dire.

Intrigue habilement ficelée, prenante du début à la fin. A la fin, l'histoire ne se termine pas vraiment et appelle une suite, qui existe (d'où l'obligation de lire celui-ci avant "L'étoile du diable", sous peine de perdre tout plaisir).
Jo Nesbo prend son temps pour poser décors, atmosphères et personnages. Des détails à foison (mais pas trop), de nombreuses réflexions, un inspecteur héros sans l'être trop... bref, beaucoup d'ingrédients de qualité pour garantir le succès de cette série. Ce volume est particulièrement bon, avec un regard actuel sur le milieu néo-nazi et le retour de certaines idéologies.Troisième enquête de Harry Hole, celle-ci marque un tournant dans la production de Jo NESBØ. Après avoir fait évoluer son personnage dans des univers exotiques (l'Australie et la Thaïlande), l'auteur installe son personnage dans son pays d'origine où il a été muté dans un service de surveillance des milieux néo-nazis.
La Norvège est en effet de plus en plus gangrenée par ce fléau et NESBØ s'attache à montrer de quelle façon en remontant jusqu'aux origines. Ainsi Rouge-Gorge ne met-il pas en scène un banal tueur en série, mais un tueur dont la signification des actes est à rechercher dans les engagements équivoques de la Norvège pendant la Seconde Guerre mondiale.
                                                                                          

Cet aspect politique donne une dimension supplémentaire à la prose de Jo NESBØ, laquelle n'est d'ailleurs pas sans rappeler certaines enquêtes de Kurt Wallander en Suède. Cela n'empêche pas Harry Hole d'avoir sa propre personnalité et c'est avec un plaisir non dissimulé, et en espérant qu'il soit renouvelé, que l'on referme ce roman.Rouge-Gorge, c'est le surnom d'un soldat mort qui continue pourtant de faire parler de lui. C'est aussi l'oiseau, discret comme le destin, qui vient à chaque porte, un jour, prendre son dû? Harry Hole, à la suite d'une bévue diplomatiquement grave, est muté à la surveillance des milieux néo-nazis de Norvège. Une seule consigne : faire le mort. Hole le voudrait qu'il n'y parviendrait pas. Surtout si sa meilleure amie est retrouvée littéralement brisée sur un chemin de neige. Surtout s'il découvre que l'un des fusils les plus rares au monde, spécifiquement utilisé par le terrorisme international, est arrivé sur le territoire? Le passé, prompt à rattraper le présent, refait surface avec une question lancinante : que s'est-il réellement passé cinquante ans plus tôt dans les tranchées de Leningrad?



Une palpitante enquête d'Harry Hole qui n'est décidément jamais aussi bon que quand l'intrigue se passe en Norvège.
600 pages de pur jus de café noir très serré avec quelques respirations bienvenues entre deux goulées.
Comme toujours, l'écriture de Jo Nesbø est âpre, sèche, nerveuse. Passionnante.
Le gars vous emporte et vous serre dans ses bras rugueux et ne vous lâche qu'à la dernière page, exsangue mais heureux.
Même si on devine ou suppose le probable coupable assez tôt dans le livre, on reste scotché dans ces pages vénéneuses qui diffusent un poison lent mais tenace : l'addiction.
Car l'intrigue est suffisamment riche pour qu'on veuille s'assurer d'y avoir vu clair.
Et surtout, suivre les aventures d'Harry, sentimentales ou policières, est un réel délice.
Ce personnage est prodigieux, il diffuse une empathie immédiate et obligatoire à son sujet. Souvent mélancolique, rarement le sourire aux lèvres, perclus de traumatismes, ce Droopy norvégien ne rend jamais les armes. 

L'autre intérêt du bouquin comme souvent dans la littérature scandinave est ce qu'elle nous dit des pays. Peu d'auteurs français de genre, à ma connaissance, font ce travail d'introspection sur les dessous noircies de leur pays.
On constatera que cela est fréquent dans les romans venant du Nord. Notamment sur leur rôle pas toujours très clean pendant la seconde guerre mondiale et qui revient souvent leur exploser en pleine gueule.
Politiquement, socialement et culturellement ce bouquin est une petite mine d'informations. Qu'il traite le passé ou le présent. Une mine explosive évidemment.
";;;Ce roman recèle également de vraies trouvailles et des séquences d'exception (la survie dans les tranchées de Leningrad, la romance d'Helena et d'Urias, l'élimination d'un témoin gênant par un policier ripou, l'incroyable monologue d'Harry Hole dicté sur le répondeur de sa coéquipière...) Jo Nesbo parvient en définitive à rendre attachants ses personnages, et à concevoir un scénario plutôt efficace, entraînant le lecteur vers de nombreuses fausses pistes et surprises, malgré une impression de "déjà vu" et un schéma d'ensemble qui paraissait tout tracé.".

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lonsam Studio photo gay japon

Bret Easton Ellis : Les éclats 2023.

Jean Desbordes