En 1893, Mohandas Karamchand Gandhi part en Afrique du Sud pour défendre les intérêts d'une entreprise indienne. L'arrivée dans ce pays inconnu va bouleverser définitivement sa vie. Sa découverte de l'apartheid, de l'humiliation systématique des autochtones, va décider de son combat acharné contre la discrimination dont sont victimes ses compatriotes indiens. C'est là qu'il expérimentera une arme redoutable : la non-violence. En effet ce livre nous raconte la vie de Gandhi en Afrique du Sud, et ces premiers essais de révolte passive. Des premiers pas décisifs dans son destin de leader.
C'est aussi sur cette terre brutale qu'il rencontre Hermann Kallenbach, un architecte juif allemand, avec lequel s'instaure une intimité précieuse, intense, fusionnelle, une amitié amoureuse non dénué d’homosensualité qui ne sera pas sans conséquences psychologiques …
Le titre est énigmatique : La nuit de Maritzburg .... Que s'est-il passé cette nuit-là ? et où se trouve Maritzburg ?
Cette nuit-là, un destin bascule, une résolution est née qui deviendra une idéologie, un mode de pensée et de vie. Cette nuit-là, est celle de la naissance un grand homme est né : Gandhi.
On y voit donc un infatigable travailleur, capable d'écrire sans arrêt aux autorités afin de défendre les intérêts des hindous. Un optimiste invétéré qu'aucune nouvelle ne trouble et qui continue sans relâche.
Mais Gilbert Sinoué nous fait découvrir également la part d'ombre de celui qui a tenu tête à l'Empire britannique pour obtenir l'indépendance de l'Inde en 1947, un homme intransigeant et même intolérant puisqu'il oblige sa famille, sa femme Kasturba, ses fils et ses proches dont Kallenbach à suivre ses préceptes : une vie de végétarien, une vie d'abstinence sexuelle (Quand Gandhi interdit toute relation sexuelle à ses proches sous prétexte que lui-même transcende ses pulsions, on se demande s'il a toute sa tête. ), une vie axée sur le devoir. Il ira même jusqu’à demander à l’un de ses fils de le suivre et vivre en prison tout comme lui en le menaçant de lui retirer son amour.
L’écriture est agréable qui mêle fiction et lettres rédigées par Gandhi (lettres authentiques, celles de Kallenbach à sa demande ont été brûlées qui expriment clairement l’ambiguïté de leur relation).
Cependant si les faits historiques sont très intéressants, le prêchi-prêcha de Mohan (comme l'appelle Hermann) comporte des longueurs et finit par lasser.
Un roman intéressant tout de même.
#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay
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