Henry Troyat : Catherine la grande



Quelle irrésistible ascension que celle de la petite princesse allemande Sophie d'Anhalt-Zerbst, née en 1726, et qui, à trente-six ans, accède au trône de Russie sous le nom de Catherine II ! Eprise de la culture française, mais ayant appris le russe pour mieux comprendre son peuple, libérale dans ses amitiés - Voltaire, Diderot, d'Alembert - mais autocrate en son gouvernement, pudibonde en paroles mais d'un insatiable tempérament, travailleuse acharnée mais aimant les enfants, les arbres, les animaux... telle fut Catherine la Grande. " Ce roc de volonté est d'une structure complexe ", écrit à son sujet Henri Troyat, et il fallait son acuité d'analyse pour en dévoiler tant d'aspects réconciliés dans un extraordinaire goût de vivre et de régner.

Cette biographie a obtenu le Prix des Ambassadeurs en 1978.

C'est un destin bien singulier que celui de Sophie d'Anhalt-Zerbst, une petite princesse allemande qui finira par diriger la Russie sous le nom de Catherine II … Convertie à la foi orthodoxe au grand dam de son père, elle épouse en effet le futur empereur de Russie Pierre III avant de l'éliminer pour finir par gouverner en autocrate ; malgré des attirances pour les écrivains des lumières…
Il me semble bien que c'est avec ce remarquable « Catherine la Grande » que j'ai découvert les grandes biographies d'Henri Troyat… Un genre, qui à l'époque (on est en 1977) n'était pas si courant dans la littérature française. Il y a un savoir-faire particulier dans ce type d'ouvrage que Troyat maîtrise à merveille et qu'il maîtrisera tout au long de son oeuvre de biographe de quantité de personnages russes : le mélange entre l'exactitude historique, la description du contexte social et la psychologie des personnages, tout en utilisant une structure quasi romanesque de progression de l'action propre à captiver le lecteur et le maintenir en haleine.
Tout cela est parfaitement réussi ici … Sur fond de Russie, terre de tous les contrastes, terre de tous les excès…

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