Ian Manook : Yeruldelgger



Cinq ans plus tôt, Kushi, la fille de l'inspecteur Yeruldelgger a été enlevée et assassinée pour l'obliger à abandonner une enquête sur la corruption liée au rachat des terres de la steppe mongole.

La découverte du cadavre d'une autre fillette va le replonger dans les mêmes tourments. Dans un pays à l'histoire et aux paysages sauvages, une guerre sale d'argent et de pouvoir s'est déclarée autour d'une des richesses minières les plus rares et les plus convoitées de la planète.

Pour lutter contre les puissances qui veulent s'accaparer son pays, Yeruldelgger va puiser ses forces dans les traditions héritées des guerriers de Gengis Khan, dans les techniques modernes d'investigation, et dans la force de ses poings.

Parce qu'un homme qui a tout perdu ne peut rien perdre de plus. Il ne peut que tout reconquérir. Peu à peu, sans pitié ni pardon...
Prix Audiolib - 2015
SNCF du Polar - 2014
Grand Prix des lectrices Elle - Policiers - 2014
Quai du Polar - 2014
Dans la steppe mongole, des nomades mettent au jour le cadavre d'une petite fille, une étrangère, enterrée là avec son tricycle. Arrivé sur les lieux, le commissaire Yeruldelgger prend en charge le corps et l'âme de la défunte et lui fait la promesse de retrouver celui qui l'a tuée et abandonnée. Le policier est particulièrement touché par ce crime qui lui en rappelle un autre, celui de sa propre fille, Kushi, jamais élucidé.
A trois heures de piste de là, à Oulan- Bator, son adjointe, Oyun, doit gérer la découverte de trois chinois tués et émasculés suivie de celle de deux prostituées connues pour fréquenter des chinois. La piste des nationalistes semble la plus probable mais leur leader a un alibi de taille puisqu'à l'heure des crimes il était en compagnie de Saraa, la fille aînée de Yeruldelgger...Saraa, rebelle mais manipulée, Saraa en danger, Saraa ciblée pour l'atteindre lui, le flic qui dérange, qui cherche, fouille, creuse, ne laisse jamais tomber, ne se laisse pas corrompre. Et encore une fois Yeruldelgger va enquêter, faisant fi d'une hiérarchie qui le désavoue, contournant les lois, jusqu'au bout de lui-même, jusqu'à la vérité.
Embarquement immédiat pour la Mongolie, terre de traditions et de violences qui a vu naître Gengis Kahn. Un voyage des steppes sauvages jusqu'aux bas-fonds d'Oulan-Bator dans un pays de contrastes où coutumes ancestrales et modernité cohabitent avec plus ou moins de bonheur. Convoitée, exploitée par ses voisins qui en ont fait leur terrain de jeu, la Mongolie n'échappe pas au nationalisme, parfois extrémiste. Mais la politique n'est rien face, comme partout dans le monde, au profit. La richesse des sous-sols attire les convoitises et chasse troupeaux et nomades qui se sédentarisent. Oulan-Bator, polluée, surpeuplée, voit fleurir, à sa périphérie, des camps de yourtes où vivote une population privée de ses terres. Les égouts de la ville sont habités par des exclus dans l'indifférence des autorités qui, au mieux ferment les yeux, au pire nient les faits. État des lieux peu brillant que Ian MANOOK nous invite à découvrir dans ce polar dur et souvent violent, à l'image de son Yeruldelgger, flic brisé, cabossé par la vie, qui puise dans sa culture les forces pour tenir debout et chercher la justice. Car MANOOK sait aussi se faire lyrique quand il évoque les étendues sauvages de la steppe, le mode de vie des nomades, leurs coutumes, leurs croyances. Bien documenté, il nous dit tout de l'aménagement des yourtes, des us de leurs occupants, de la surprenante gastronomie mongole. Et c'est bien la découverte de la Mongolie qui fait toute la force et l'originalité de ce polar dont l'intrigue est par ailleurs conventionnelle (crimes, fric, corruption, etc.). Cela, et aussi ses personnages, Yeruldelgger bien sûr, mais aussi, Oyun, jeune fliquette intègre et fidèle, Solongo, légiste plus ou moins compagne du commissaire, Gantulga, gamin des rues débrouillard et attachant.
Sombre et féroce, Yeruldelgger n'en est pas moins drôle par moment, instructif souvent et dépaysant à souhait. Un coup de coeur pour ce livre et ce pays. Chaudement recommandé à tous les amateurs de polars et de contrées lointaines.
Une très belle découverte que ce premier roman qui nous emmène, manu militari en ...Mongolie.
Une intrigue policière sérieuse, maîtrisée, pleine de fils à tirer, dénouer et de rebondissements...rebondissants, qui nous oblige presque à ne pas décrocher une seule seconde du bouquin et à une appétence certaine pour la découverte de la Mongolie moderne.
Le personnage principal, Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen, commissaire d'une police à qui je ne demanderais pas son aide pour traverser un passage piéton, y est pour beaucoup bien sûr, mais j'aime la façon dont l'auteur nous parle aussi d'un pays défiguré par les soviétiques, pillé par les chinois, dévoré par les conglomérats Coréens, vendu par les autorités officielles et abandonné par ses habitants-nomades, qui oublient lentement les traditions et l'appel de la steppe.
Les descendants de Gengis-khan sont perdus.
Un coup de coeur certain et l'envie de mieux connaître un pays qui, même à travers les pages d'un roman policier, nous instille un peu de sa magie.

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