peter watts : Rifteurs



Lenie Clarke a survécu à l'explosion nucléaire qui a détruit la station des abysses dans laquelle elle travaillait. De retour sur la côte américaine, elle découvre les ravages du tsunami qui a laissé sans domicile des millions de gens. Parqués derrière un immense mur par les autorités militaires, ils sont maintenus sous contrôle grâce à des tranquillisants administrés à leur insu. Dans le chaos ambiant, personne ne remarque Lenie, personne ne sait quel danger elle représente : porteuse de la bactérie Behemoth, elle est susceptible d'anéantir la vie sur terre. Mais bientôt, la jeune femme est repérée par Maelström, cette entité pensante et indépendante qu'on appelait autrefois Internet...

l'issue de l'opus précédent, « Starfish », nous avions laissé Lenie Clarke en bien mauvaise posture ; une bombe nucléaire venait d'exploser sur le rift, évidemment posée par ses employeurs... Présumée morte pour les sécheux, elle prend la route de la surface avec, comme qui dirait, une petite envie de régler ses comptes...
Ce qu'elle ne sait pas encore, c'est qu'un virus s'est attaché à ses basques, celui-là même que ses patrons voulaient éliminer : Béhémoth.
Semant maladies et désolation sur son passage en surface, Lenie devient vite un mythe urbain, puis une chimère, puis une légende dans le Maelstöm. Légende de plus en plus imposante dans le virtuel depuis qu'un virus au fort potentiel s'est attaché au codage « Lenie Clarke ».
Une course poursuite s'engage entre Lenie qui sème la fin du monde et les employés des corpos qui veillent à la sauvegarde de l'humanité. Mais certains d'entre eux commencent à se questionner et à mettre en doute les motivations et l'éthique des corpos...
Quel bonheur ! Quel pied que ce livre ! le premier épisode m'avait déjà bluffé, mais là, je reste sans voix !
Tous les éléments de la SF hard science sont là : biologie, thermodynamique, génie génétique, informatique, sciences de l'information... Et l'ensemble, évidemment, est bien plus grand que l'addition de ses parties.
« Rifteurs » est un livre compliqué, dense, intelligent et je n'ai pas la prétention de croire ni d'affirmer que j'ai tout compris. Mais le flot est si extraordinaire qu'on se laisse porter avec délectation dans cet étonnant grand huit intellectuel.
Avec une acuité et une sensibilité très fines, Peter Watts nous montre ici un monde qui pourrait bien être le nôtre demain... Précurseur, il est indéniablement un auteur à lire, à suivre et à écouter.

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