Sjón : Le garçon qui nexistait pas


Reykjavik, 1918. La ville semble recouverte d'un voile crépusculaire. Hantée par la crainte d'un front scandinave, alors que la Première Guerre mondiale s'achève en Europe, la population redoute une épidémie de grippe espagnole. Dans ce moment de chaos, un adolescent, Mani Steinn ( Pierre de lune ) doit affronter un tumulte plus intime. Homosexuel, il est rejeté par les siens. Pourtant, une immense énergie s'empare de lui depuis qu'il a découvert le cinéma, l'art, l'exaltation qu'offre l'imaginaire. Et le désir.
Porté par l'écriture poétique de Sjon, Le garçon qui n'existait pas est une ode à la puissance créatrice de la jeunesse.
La scène d'ouverture est saisissante, mais elle dévoile déjà tous les sujets qui parcourent le roman. La rudesse de l'Islande en 1918, la difficulté d'y être adolescent, l'homosexualité forcément caché, et l'apparition d'une Musidora au bord de la falaise.
Car si l'homosexualité de Mani Steinn est au coeur du roman, sa passion du cinéma n'est pas secondaire. Tout au long du texte, on trouvera des références aux Vampires de Feuillade, ce classique du cinéma muet, notamment dans quelques paragraphes oniriques au milieu du texte.
Mais avant tout, il y a un contexte, celui de la grippe espagnole, arrivée par bateau et qui décimera une bonne part de la population de Reykjavik. Contexte où on le verra délirer, approcher son Irma Vep, et qui le sauvera d'une condamnation bien plus rude pour le crime d'avoir aimé un homme.
Un univers poétique et rude, à l'image de l'Islande, par un auteur singulier qui a été le parolier de Bjork. Mais le roman est top court et les sujets pas assez développés pour être intéressants.

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