Théophile Gautier : nouvelles fantastiques




voici la critique de Tibulle85 sur ces nouvelles. tout est dit et bien dit je ne peux pas faire mieux :
[Je précise pour commencer que ma critique ne porte pas sur l'édition du Livre de Poche indiquée ici ; je suis tombé sur une vieille édition pour les écoliers regroupant 8 nouvelles fantastiques de Gautier; je souhaitais essentiellement lire La Morte amoureuse, sa nouvelle la plus célèbre en la matière, mais tant que j'y étais, j'ai lu l'intégralité de l'ouvrage pour ma culture générale]
Pour être tout à fait clair dès le commencement: ma lecture m'a rapidement permis de comprendre que Gautier (un auteur que je ne tiens d'ailleurs pas particulièrement dans mon cœur) n'était en rien un grand auteur de nouvelles fantastiques...Son imagination en la matière se révèle étonnamment pauvre (ou obsessionnelle comme vous voudrez) avec le retour continuel de deux thèmes en particulier:
I : celui d'une relation amoureuse entre un jeune homme (romantique bien entendu, et souvent poète, à l'image de l'auteur) et une belle morte, que ce soit dans des récits versant quasiment dans l'humour et le conte fantastique grivois (Omphale, Le pied de momie - ce dernier récit s'inscrivant dans la veine du Roman de la momie du même auteur), ou dans d'autres au ton plus tragique (La Cafetière, Arria Marcella qui se passe dans un Pompéi fantasmé), voire plus horrifique (La morte amoureuse);
II : le second thème lancinant pour Gautier semble être la figure du diable (tout simplement) qui cherche alors à détourner du droit chemin un jeune homme du même profil que précédemment (dans les nouvelles Onuphrius, Deux acteurs pour un rôle, et sans doute aussi dans Le chevalier double - nouvelle symbolico-moyenâgeuse la plus étrange du recueil).L'influence d'Hoffmann sur l'auteur en la matière est extrêmement prégnante (d'aucuns dirait bien trop prononcée, le tout versant souvent dans le pastiche pur et simple, cf. notamment La Morte amoureuse avec son histoire de double personnalité qui ne peut pas ne pas faire très fortement penser au roman les Elixirs du diable de Hoffmann), influence d'ailleurs largement revendiquée et assumée par Gautier lui-même.
Par ailleurs, ces nouvelles fantastiques, notamment celles montrant un intérêt pour l'antiquité (Le pied de momie, Arria Marcella) et le moyen-âge (Le chevalier double) font très fortement penser au frère romantique de Gautier en écriture - mais à mes yeux infiniment plus doué et intéressant - qu'est Gérard de Nerval.
Au final, toutes ces nouvelles manquent vraiment trop de vraie personnalité, s'avèrent trop répétitives et datées pour se révéler véritablement marquantes. Sur les 8 nouvelles que j'ai pu lire, seules sans doute La morte amoureuse avec sa construction en miroir intéressante, et peut-être Onuphrius, pour le portrait tout en auto-ironie qu'y fait Gautier des jeunes romantiques des années 1830, valent peut-être le détour. Mais là encore, il ne s'agit pas à mes yeux de véritables indispensables.

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