Michel Connelly : nuit sombre et sacrée



Harry Bosch-Renée Ballard : le face-à-face tant attendu...En revenant au commissariat d’Hollywood après une mission de son quart de nuit, l’inspectrice Renée Ballard tombe sur un inconnu en train de fouiller dans les meubles à dossiers. L’homme, elle l’apprend, est un certain Harry Bosch, un ancien des Homicides du LAPD qui a repris du service au commissariat de San Fernando, où il travaille sur une affaire qui le ronge depuis des années. D’abord sceptique, Ballard le chasse puis, intriguée, ouvre le dossier qu’il feuilletait… et décide de l’aider. La mort de Daisy Clayton, une fugueuse de quinze ans kidnappée, assassinée, puis jetée dans une benne à ordures, a, c’est vrai, de quoi susciter toute son empathie et sa colère. Retrouver l’individu qui a perpétré ce crime abominable devient vite la mission commune de deux inspecteurs aux caractères bien trempés et qui, peu commodes, ne s’en laissent pas conter par les ruses de l’un et de l’autre pour parvenir à leurs fins.
Rencontre réussie de deux héros…
Avec son intrigue solide et intrigante ce Connelly est un véritable roman policier (bien qu'il ait aussi des connotations procédurales et parfois le rythme d'un thriller). Que demander de plus à Michael Connelly ici au meilleur de sa forme. Harry Bosh est pour beaucoup ;dont moi, devenu une sorte de Dieu au firmament des personnages de polar; Tous (et je dis bien, tous) les romans mettant en vedette ce personnage m'ont plu (parfois ils n'ont pas évidemment la même qualité). Je l'ai vu enquêter et résoudre des cas, obtenir une promotion, discuter avec ses patrons, classer et prendre sa retraite ; Je l'ai connu célibataire, en couple, marié, veuf, père… ; Je l'ai vu triompher et couler, je l'ai vu tomber et s'élever… et cela fait déjà partie de ma vie car j'ai lu le premier à sa sortie et n'est plus arrêté à chaque nouveau roman (le seul avec Stephen king que j'ai suivi depuis leur premier livre ) On peut aussi les lire dans le désordre et organiser le schéma de la vie de M. Bosch comme bien nous semble dans notre tête car tous les romans de Connelly proposent une fin fermée.
Le savoir faire de Connelly lui permets de proposer des sujets délicats sans avoir à les approfondir et, en quelques coups, éveiller notre conscience: les sans-abri, le harcèlement, la mafia, les gangs, l' homophobie, le racisme, la corruption...
Il n'a pas besoin de grands rebondissements narratifs ou de cliffangers débridés pour démanteler les schémas du polar et du thriller. Il lui suffit de tisser une toile d' intrigues qui pourraient paraître secondaires chez un autre auteur et d'entrelacer peu à peu toutes les pièces qui au départ ne semblaient pas avoir de rapport .On se demande comment le meurtre d'un juge, la mort accidentelle d'un sans-abri et une vieille affaire, dont Harry hérite après la mort de son ancien mentor, vont se rejoindre . Mais Connelly sait y faire et ses trames s'entrelacent petit à petit jusqu'à ce qu'une histoire très solide se construise. Connelly réussit encore (et ça fait plus de trente fois) et propose une intrigue intelligente et bien ficelée, des personnages très puissants qui se complètent parfaitement, un rythme soutenu, et un aperçu de ce qui nous attend au prochain roman .


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