Stephen King : Si ça saigne.

"Si ça saigne" ce sont quatre histoires : "Le téléphone de Mr. Harrigan","la vie de Chuck", "si ça saigne" et "le rat": Trois nouvelles assez longues et un roman court, "Novella" comme disent les américains (deux cent pages ) mettant en vedette Holly Gibney, l'enquêteuse paranormale qui apparaîssait dans la trilogie "Mr. Mercede"s et dans le récent "the outsider". Ce sont des histoires sans aucun lien les unes avec les autres, sans rien pour les entrelacer si ce n'est la plume de "King". Alors, puisqu'il s'agit d'œuvres indépendantes, parlons-en indépendamment. Le livre s'ouvre sur le Téléphone de M. Harrigan , et derrière ce titre fade on retrouve une histoire tendre, magnifiquement écrite, avec un enfant comme protagoniste et, bien sûr, la rupture du réel par l'étrange. Bien qu'il s'agisse d'un conte de fantômes classique, il dégage une naïveté et une innocence très typiques des histoires de King mettant en vedette des enfants.Un récit intéressant, divertissant et émouvant.Une intrigue merveilleuse, comme dns d'autres récits du king, avec ses bals de fin d'année dans les lycés, ses brutes, ses personnage endéttés et un garçon heureux de passer l'après-midi à lire avec un vieil homme. Une bonne entrée en matière et, aussi, une déclaration d'intention concernant le livre : Nous n'allons pas y trouver de la terreur débridée, nous sommes prévenus. A noter que cette nouvelle a déjà son adaptation cinéma :" Le Téléphone de M. Harrigan" de "John Lee Hancock"sorti en 2022 avec le magnifique "Donald Sutherland"dans le rôle titre. les présages se réalisent avec l'étrange récit de "La vie de Chuck" . Le monde semble aller en enfer, Internet fonctionne à peine plus et tout le monde suppose qu'il va bientôt cesser de fonctionner, et des publicités surgissent partout félicitant Chuck pour sa retraite après trente-neuf ans de service en tant que comptable..La vie de Chuck est une représentation fidèle de ses expériences passéesde king avec la fiction littéraire. L'histoire comporte trois parties distinctes, chacune travaillant dans un genre différent alors que King emmène le lecteur dans un voyage inverse à travers des moments de la vie de Chuck, du pinacle de la mortalité à son enfance. La première partie est un cauchemar apocalyptique lié à la mort imminente de Chuck par une astuce métaphysique intelligente(l'idée ontologique classique : "Lorsqu"une personne meurt c'est tout un monde qui meurt avec elle"), tandis que la dernière partie se penche sur son enfance dans une maison hantée. Une autre belle histoire. le roman qui donne son titre au livre (la novella) est presque une deuxième partie d'un autre roman de l'auteur, the outsider (récemment adapté en série de HBO). Nous retrouvons Holly Gibney, une enquêtrice à la curieuse personnalité ouverte au paranormal. Un nouvel "Outsider" fait son apparition : un reporter qui semble avoir la capacité de changer de visage et de se retrouver toujours au bon moment quand il y a un grand drame.King explore la violence et la douleur, prenant l'idée du journaliste sangsue ou vautour comme idéal jusqu'à l'hyperbole : il y a des gens qui ne supportent pas la souffrance et d'autres qui se nourrissent de la provoquer... C'est un roman dans la lignée des précédents. King a déclaré (et le répète dans l'épilogue de cette histoire ) qu'il aime le personnage de Holly (moi aussi d'ailleurs). Bien que le roman soit divertissant et écrit avec panachecetins trouvent qu'il s'apparente trop à l'outsider pour être efficace.D'une part, il fait écho de manière distrayante aux escapades antérieures de Holly, mariant la criminalité baroque de M. Mercedes à l'horreur pulpeuse présentée dans The Visitor.Donc certes ce n'est pas vraiment original.Cependant le monstre lui-même est très bien dessiné, et qu'il y a un chapitre entièrement consacré à retracer ses apparitions qui rappelle beaucoup la glorieuse légende de "ça" Le rat présente des personnages reconnaissables par ceux qui ont beaucoup lu King ; des situations qui nous sembleront familières c'est une sorte de fable animale détournée dans lesquelles le personnage principal apprend une leçon importante.C'est aussi plein d'humour noir et déconcertant. On y retrouve bien des classiques de King : un auteur avec des difficultés d'écriture, une cabane dans les bois, un suicide sinistre et les mécanismes qui donnent aux histoires leur raison d'être.Dans "le rat", le côté obscur des enchantements et de l'alchimie, toujours étranges, sont explorés. Drew est isolé dans une cabanne aux fonds des bois pour écrire un roman, ce qui comporte des risques importants car ses tentatives d'écriture précédentes l'avait rendu presque fou. Alors que tout va bien au début, bientôt des nuages d'orage (au sens littéral et figuré) commencent à se rassembler ... Finalement dans "si ça saigne ou trouve des fantasmes sans trop de complication, qui n'échauffent pas trop les neurones. Un échantillon de la versatilité d'un auteur que les critiques spécialisés s'efforcent de qualifier de simple et de fantaisiste.C'est un retour aux sources, tant pour King que pour le lecteur. Chacun des contes est un retour en terre déjà foulé par le maître du Maine, qui sont écrits avec un tel charme qu'on en redemande toujours.

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