Délire d’amour Ian Mc Ewan

je fais exprès de choisir l'affiche du film tant la couverture choisie pour le roman me paraît hors propos.


La vie tranquille de Joe Rose, faite de bonheur conjugal et de certitudes scientifiques, bascule le jour où il est impliqué dans un accident mortel. Parce qu'il se sent coupable, mais surtout parce qu'il fait ainsi la connaissance d'un jeunehomme, Jed, qui lui voue sur-le-champ un amour aussi total qu'inexplicable, aussi chaste que dévorant. Car Jed, qui veut guérir Joe de son athéisme, est convaincu que leur rencontre a été voulue par Dieu, et que cet amour est forcément réciproque. Débute alors un harcèlement amoureux terrifiant, qui bouleverse l'existence de Joe et le confronte à ses propres démons... Délire d'amour, sommet d'humour noir et de cruauté, constitue un nouveau tour de force de Ian McEwan, qui nous plonge au coeur d'une obsession destructrice et contagieuse.



L’univers de McEwan est un monde sordide où règne un malaise permanent. Entre le thriller et le roman psychologique, Délire d’amour (Enduring Love, 1997), sommet d’humour noir et de cruauté, nous fait découvrir les affres de l’obsession et l’ambiguïté qui s’installe entre l’obsédé et l’objet de son obsession. Dans ce roman où les personnages sont poussés dans leurs derniers retranchements, l’amour s’avère plus dangereux que la haine. L'auteur met en scène un personnage atteint du syndrome de Clérambault.

Il a reçu en 1993 le prix prix Femina étranger pour son roman L'Enfant volé.
First Love, Last Rites (1975) a remporté le prix Somerset Maugham Award en 1976
En 1998, l’attribution du prix Booker à son court roman Amsterdam a été controversée.


L’Enfant volé (The Child in Time) publié en 1987 évoque la difficulté pour des parents de surmonter le rapt de leur enfant. De multiples personnages et intrigues secondaires se greffent sur le drame qui se présente à la fois comme une satire féroce des institutions anglaises et une méditation sur l’enfance et le temps. Le roman se voit récompensé par le prix Fémina étranger en 1993.

Même si le sujet de Délire d'amour est original et bien mené, je n'ai pas été totalement convaincue. Certes, le roman comporte de nombreux points forts. Le harcèlement que subit Joe et l'angoisse qu'il suscite chez lui sont remarquablement bien décrits. L'amour étouffant que lui voue Jed l'entraîne dans une spirale destructrice : son couple se désagrège lentement car Clarissa le croit paranoïaque, et il se retrouve confronté à ses propres démons (sa carrière manquée par exemple). La terreur et la solitude envahissent son existence, sa raison vacille. Une atmosphère lourde et oppressante suinte de chaque page, et le suspense est bien présent. De ce point de vue, le livre est une réussite.

Malgré cela, Délire d'amour ne m'a pas totalement emballée, peut-être à cause des longueurs et répétitions qui plombent le récit (l'écriture en boucle revient constamment sur les faits, et Joe a une fâcheuse tendance à partir dans de longs monologues scientifiques). De plus, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. On compatit aux malheurs du narrateur, bien content de n'être pas à sa place, mais son comportement est parfois incohérent (Jed Parry lui laisse 50 messages sur son répondeur et il ne trouve rien de mieux que d'effacer immédiatement ces preuves irréfutables de harcèlement!).

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