La recette est toujours la même mais fonctionne aussi bien, petites histoires au centre de la Grande, cela permet de rentrer dans certains détails historiques sans que l'on ait l'impression d'être dans un documentaire.


Bien sûr, les ficelles sont parfois un peu grosses et les intrigues cousues de fil blanc, mais la patte deKen Follett fait avaler facilement toutes les couleuvres , c'est tout son art d'écrivain, sa plume magique !

Carla von Ulrich, née à Berlin d'un père allemand et d'une mère anglaise, va subir de plein fouet les affres du nazisme jusqu'à ce que, décidée à reprendre sa vie en main, elle entre en résistance... Les frères américains Woody et Chuck Dewar, chacun portant un lourd secret, empruntent deux voies différentes au moment de l'entrée en guerre des États-Unis, l'un s'engageant dans la politique à Washington, l'autre combattant dans la jungle des îles du Pacifique... Lloyd Williams, brillant étudiant et très engagé politiquement, à l'instar de ses parents, se porte volontaire pour combattre les fascistes durant la guerre civile espagnole, au prix de certains de ses idéaux... Daisy Peshkov, belle et ambitieuse jeune fille, s'éprend du mauvais garçon, le suffisant et lâche Boy Fitzherbert, avant de prendre conscience que le véritable amour n'est ni intéressé ni prévisible... Quant à Volodya, le cousin de Daisy, espion pour les renseignements russes, il va peu à peu remettre en question les agissements de son gouvernement au point que ses actes affecteront non seulement cette guerre, mais également la Guerre froide à venir.

Quel brio pour entremêler ainsi fiction et réalité historique ! On a vraiment l'impression de vivre de l'intérieur la montée du fascisme, le bombardement de Pearl Harbour...Le débarquement en Normandie, sous traité, aurait pu être rajouté à cette épopée grâce à une sixième famille, française, celle-là, cela manque un peu...
J'attends avec impatience le troisième tome.

C'est le deuxième volet de la trilogie de Ken Follett, auteur qui s'est d'abord fait connaître pour ses livres d'espionnage.
Cette trilogie porte le nom de "le Siècle". Dans le premier volet paru en 2010, (" La Chute des géants") nous avions vu l'essor de plusieurs familles au moment de la Grande Guerre: une famille américaine, une famille russe, une famille allemande et une famille anglaise.

Plus c'est épais, meilleur c'est. Voilà la conclusion à laquelle je suis arrivée au sujet des livres de Ken Follett. Et le Siècle 2 / L'Hiver du monde n'échappe pas à cette règle : je l'ai trouvé absolument passionnant, dans la droite ligne du tome 1.

On retrouve dans ce 2ème tome les mêmes familles que dans le 1er : les van Ulrich à Berlin, les Fitzherbert et les Williams à Londres, les Dewar à Washington et Buffalo, les 2 branches Pechkov en Union Soviétique et aux États-Unis... Tout ce petit monde évolue, de près ou de loin, dans la sphère de la politique et de la diplomatie et nous fait assister à la montée des fascismes en Europe (pas juste en Allemagne), à la guerre d'Espagne, aux recherches scientifiques ayant mené à la bombe atomique, à Pearl Harbor et aux batailles du Pacifique, aux excès de la police secrète soviétique, aux jeux dangereux de l'espionnage et du contre-espionnage, à la barbarie nazie, aux atrocités de la prise de Berlin par l'Armée Rouge, à la création de l'ONU et aux prémices de la guerre froide. C'est vraiment très riche et intéressant !Mon grand regret : l'absence totale, comme dans le premier volume de personnages français alors que beaucoup de scènes se passent en France , l'absence d'évocation des hommes politiques français, De Gaulle par exemple n'est jamais mentionné, même à Londres ; les résistants sont de toutes les nationalités sauf française, je ne ferai pas preuve de chauvinisme mais j'ai trouvé cela un peu choquant.

Ce que j'ai beaucoup aimé aussi, c'est le plaidoyer pour la démocratie et le profond message d'espoir. À part Erik van Ulrich qui passe du nazisme au communisme dans sa recherche d'un 'prêt à penser', les personnages s'interrogent, doutent, réfléchissent, agissent, sont nuancés et ne ferment pas les yeux sur les travers, petits ou grands, des différents régimes. Ainsi, Volodia voit bien le fossé entre le communisme rêvé et le totalitarisme stalinien. de même, tous s'engagent à leur façon pour transformer le monde. Au final, malgré toutes les horreurs qu'il montre, et aussi parce qu'il les dénonce et qu'il met à l'honneur des personnages dignes et acteurs de l'histoire, ce livre est fondamentalement optimiste.

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