Satori, de Don Winslow

J' ai trouvé ce roman divertissant , sans plus , en tous cas , beaucoup moins marquant que" La griffe du chien".
 Suite de Shibumi de Trevanian entreprise par Winslow. Rythmée sur le jeu de go, la partie entre les services d'espionnage, occidentaux, chinois et russe en terre orientale au lendemain de la guerre est superbement menée. Le plongeon dans les arcanes des intérêts de l'époque avec une RPC naissante, une Indochine française proche de la dernière ligne droite et les rivalités sino-russes, est saisissant. Le personnage de Nicolaï Hel est réussi et son ambivalence ou plutôt sa double culture donne un personnage qui permet d'entrevoir certains coins des diverses civilisations avec recul et ironie. Winslow ne se prive pas de moquer certains travers américains.

Ce roman démontre surtout que Don Wnslow est un grand conteur, un érudit respectueux de l’auteur original et un passionné de la culture asiatique. Et surtout qu’il est probablement le meilleur styliste du polar à l’heure actuelle. Sa conclusion personnelle, en fin de roman, pleine d’humilité, force le respect. Et même si ce roman n’est pas celui que je préfère de Don Winslow (lisez La griffe du chien ou Savages), Satori s’avère être un très bon divertissement qui fleure bon la nostalgie des grands roman d’aventure ou d’espionnage.


Don Winslow est né à New York City en 1953. Parmi ses
romans précédents, il faut citer Savages, La Patrouille de l'aube
et L'hiver de Frankie Machine. Ayant toujours apprécié les
talents de Trevanian, Winslow s est associé au projet de faire
revivre Nicholai Hel à la demande des ayant-droits de cet auteur
décédé en 2005.
Trevanian est le nom de plume sous lequel Rodney Whitaker
(1931-2005), universitaire sérieux et reconnu, a écrit des
romans populaires dont le classique best-seller Shibumi (1979),
auquel Satori vient ajouter un épisode antérieur.


Nous sommes à l automne 1951 et la guerre de Corée bat son plein.
Nicholai Hel vient de passer les trois dernières années de sa courte vie
en isolement aux mains des Américains. Hel est maître du hoda korosu,
le « tuer à mains nues », parle couramment sept langues et a peaufiné
son « sens de proximité » une capacité surnaturelle à déceler le
danger. Il a les talents requis pour être le plus redoutable des assassins,
et désormais la CIA a besoin de lui...
Les Américains lui offrent la liberté, de l argent et un passeport neutre
en échange d un tout petit service : Hel doit se rendre à Pékin pour y
assassiner le commissaire soviétique en poste. La mission est vouée à
l échec, mais Hel accepte. À présent, il doit survivre au chaos, à la
violence, et aux trahisons, tout en essayant d atteindre son but ultime :
le satori l éveil spirituel.

En fin de compte, l’exercice apparaît plutôt comme une réussite. S’il met peut-être un peu de temps à démarrer, le roman trouve ensuite son rythme et comporte son lot de moments de bravoure. Sans en faire un chef-d’œuvre, Don Winslow nous livre une aventure exotique prenante, agréable à lire, une sorte de Trevanian allégé mais sans doute aussi plus accessible. Un bon moment de lecture.

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