Thomas H. Cook : Du sang sur l’aute




Un polard bien écrit , facile à suivre mais néanmoins bien construit, dont intrigue est en parfaite osmose avec son leu et son moment : meurtres dans l'univers des mormons de Salt Lake city à un tournant important du fonctionnement interne de cette communauté. Aussi halletant qu'un thriller.Porté par ailleurs par une écriture simple mais élégante,

C’est à Salt Lake City que Thomas H. Cook ancre l’action de son roman. Là, un homme perpètre une série de meurtres qui mettent la ville en émoi. Si la première victime, une prostituée noire, ne semble pas intéresser plus que ça la police à l’exception de Tom Jackson, un enquêteur originaire de New York, les suivantes, un journaliste et deux membres éminents de l’Église mormone, mettent la communauté sans dessus dessous. Et la police locale et ceux qui la dirigent et la composent en grande partie, c’est-à-dire des mormons, oscillent entre le désir de coincer un meurtrier perçu comme l’incarnation des persécutions subies par leur religion depuis sa création, et la tentation d’enterrer certains aspects de l’affaire qui pourraient être essentiels à sa résolution mais aussi embarrasser l’Église.
L'intrigue est assez linéaire relativement simple mais bien construite et le who done it fonctionne parfaitement.


Jackson, homme de peu de foi et traumatisé par un événement qui a eu lieu lorsqu’il était encore policier à New York, se trouve lancé dans cette enquête comme un chien dans un jeu de quilles. Personnage complexe partagé entre son désir de ne heurter personne, son opiniâtreté et un certain agacement face à l’omniprésence de la religion dans la ville, il cherche à faire son travail tout en craignant de déraper.

Extrait 1 :« Derrière le bureau, un grand portrait de Brigham Young. Une caractéristique de Salt Lake. La photo de Young était accrochée dans les restaurants, les magasins de vêtements, d’alimentation, les cafés. Version Salt Lake du culte de la personnalité. Au début, Tom avait trouvé cela intéressant, mais au fil des années, il en avait été agacé et considérait que c’était une chose supplémentaire qu’il n’aimait pas à Salt Lake. Il s’aperçut qu’il avait ignoré être dépourvu de foi jusqu’au jour où il était allé dans un endroit où la foi était tout ».

Et dans cette ville où la foi est tout et domine tout le monde, y compris ceux qui n’y adhèrent pas, Tom Jackson évolue dans une atmosphère qui, au fur et à mesure que les meurtres continuent verse peu à peu dans le totalitarisme – ou bien laisse à voir son côté totalitaire. En bute à l’hostilité des témoins mais aussi de sa hiérarchie et de son coéquipier dès lors qu’il soulève des questions embarrassantes, il apparaît seul contre tous dans un monde qui n’est pas le sien et qu’il peine à comprendre. C’est cet isolement et cette méconnaissance qui, en le débarrassant de tout préjugé, lui permettront de résoudre l’affaire.

Au final, Du sang sur l’autel, s’il n’apporte rien d’original en ce qui concerne l’intrigue criminelle, apparaît comme un roman habile à créer une ambiance oppressante et comme une réflexion intéressante sur le poids des dogmes et l’incapacité que peut avoir un groupe à se remettre en cause. Il n’est cependant pas pour autant un plaidoyer individualiste. Car l’isolement de Tom Jackson n’est pas celui du héros solitaire mais celui d’un homme qui a porte sa solitude et son manque de foi envers les autres comme un fardeau.




extrait 2 : Derrière le bureau, un grand portrait de Brigham Young. Une caractéristique de Salt Lake. La photo de Young était accrochée dans les restaurants, les magasins de vêtements, d’alimentation, les cafés. Version Salt Lake du culte de la personnalité. Au début, Tom avait trouvé cela intéressant, mais au fil des années, il en avait été agacé et considérait que c’était une chose supplémentaire qu’il n’aimait pas à Salt Lake. Il s’aperçut qu’il avait ignoré être dépourvu de foi jusqu’au jour où il était allé dans un endroit où la foi était tout.




extrait 3 :Il faut que vous compreniez quelque chose à propos des Saints. Nos chefs ont été tués. Nous avons été pourchassés jusqu'à ce que nous trouvions Salt Lake. Nous ne sommes pas un peuple amer mais un peuple éreinté par des années de détresse

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