Emily St. John Mandel : Station Eleven



Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…

Emily St. John Mandel, écrivaine canadienne, a fait paraître en France, en 2016, son quatrième roman STATION ELEVEN.
S'il y a eu de nombreux autres livres (ou films) traitant de pandémies, d'apocalypse, de fin du monde, celui-ci tire son originalité du fait que le fil conducteur est le théâtre, avec la dernière représentation de Arthur Leander, du Roi Lear de Shakespeare, à l'Elgin Theatre à Toronto : il s'écroule sur scène, terrassé par une crise cardiaque.
Cela se passe juste avant la catastrophe : l'épidémie de grippe de Géorgie qui va décimer de façon foudroyante la plupart des habitants de la Terre. Seuls quelques uns survivront. Parmi ceux-ci, un groupe, surnommé La Symphonie Itinérante, qui parcourt le monde (où plus rien n'existe - c'est la chaos), pour continuer à jouer principalement du Shakespeare.
On aurait pu penser que ce serait un livre de science fiction de plus mais le fait de traiter cette histoire au moyen du théâtre, en nous faisant suivre les quelques personnages qui n'ont plus que des souvenirs lointains, concernant tout ce qui faisait partie de leur quotidien et de leur confort : électricité, internet, moyens de transport, alimentation facile à trouver…, et qui n'existe plus, est particulier.
Ces quelques rares survivants vont devoir apprendre à se débrouiller avec ce qui leur tombe sous la main – c'est une question de survie et ils devront se méfier de certains individus conduits par le Prophète….
On a beaucoup parlé de ce roman à sa sortie et on ne peut que se laisser entraîner à la suite de la Symphonie qui espère toujours rencontrer d'autres survivants. Cet espoir les motive et les pousse à toujours aller de l'avant.
Leur but, également, est d'arriver au Musée de la Civilisation, situé dans un aéroport, Severn City, et constitué d'objets aussi multiples que variés : Iphone, ordinateur, carte bleue, témoignages du monde disparu.
C'est un roman palpitant et l'imagination d'Emily St. John Mandel est époustouflante.
De plus, on y apprend qu'à l'origine, le nom de Station Eleven était celui d'une bande dessinée parlant d'une planète (mais ce n'est pas tout).
L'écrivaine mêle présent et passé, et le fait de voir cette petite troupe d'acteurs ainsi que de musiciens, avec cette volonté farouche de s'en sortir est très forte. On partage leur détresse mais aussi leurs petites joies. Il se dégage également une sorte de mélancolie dans les dialogues.
On ne peut pas, évidemment, raconter tout ce qui se passe dans ces 475 pages car il faut laisser le futur lecteur découvrir les nombreux événements qui jalonnent l'histoire.
C'est vraiment un livre catastrophe où l'émotion est toujours présente.
De plus, cet ouvrage post-apocalyptique a imposé l'écrivaine comme l'une des plus importantes romancières d'Amérique du Nord.

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