Dante : l'enfer


La Divine Comédie, rédigée entre 1306 et 1321, apparaît comme l'œuvre fondatrice de la poésie italienne. L'Enfer constitue la première partie d'un périple qui doit mener le poète des ténèbres infernales à la clarté divine. Guidé par le célèbre poète latin Virgile, son mentor, Dante s'aventure dans le royaume des pécheurs et traverse les neuf cercles infernaux qui composent l'architecture symbolique de l'Enfer, où les péchés capitaux se voient punis par des châtiments plus ou moins cruels. Il s'engouffre au plus près du Mal et dresse, en parallèle à une symbolique chrétienne, le catalogue de tous les maux endurés par les damnés. Il atteindra finalement le puits sans fond de ce monde souterrain où se tient le dernier des démons, Lucifer
Bienvenue dans ces textes aux formulations distordues (surtout que c'est un poème, donc avec un respect des vers c'est souvent encore pire), avec parfois des passages "intraduisibles" (c'est pas moi que le dit, c'est le livre). Précisons encore que c'est un écrit ultra référencé aux mythologies chrétiennes, gréco-romaines, mais aussi au monde plus ou moins contemporain de Dante. Alors sans faire de constants aller-retour aux notes, vous risquez de ne pas comprendre grand chose.

Ça, c'est la forme, et je pardonne totalement le fait que la lecture soit difficile. Mais il faut parler du fond.

Pour résumer l'affaire, c'est l'histoire de Dante qui parcourt les diverses régions des Enfers avec son poto Virgile, le roi des poètes. Sauf que cet Enfer est peuplé d'un peu n'importe qui : tout ce qui pas chrétien (Mahomet qui passe un sale moment dans les tréfonds de ce beau bordel) ou même de simples ennemis de Dante, comme les guelfes noirs une faction ennemie de celle de Dante, un guelfe blanc (en réalité c'est un peu plus compliqué). Comme quoi notre Dantounet, il place un peu tout ce qu'il aime pas.
La structure en est très répétitive et, de chant en chant, on suit Virgile qui mène Dante de plus en plus profondément dans les entrailles de l’enfer.
Chemin faisant, les descriptions de supplices s’accumulent et les exemples de suppliciés italiens des XIIIème et XIVème siècles sont d’un ennui absolu. C’est chiantissime à lire (rien à voir avec le chianti, qui lui se laisse boire sans déplaisir) et il est quasiment impossible de s’en sortir sans les notes (au passage, je salue la traduction de Jaqueline Risset et la qualité des éclaircissements qu’elle apporte et qui rendent la lecture, tant soit peu digeste).
Petite précision sur ce que j'entends par chiantissime. Dans l'optique de son projet littéraire et de la " mission " qu'il s'attribue, il est tout à fait pertinent, au moment où Dante écrit son œuvre de faire référence à de grandes figures des guéguerres incessantes florentino-bologno-pisanes entre les guelfes blancs et les guelfes noirs, par exemple, et que les gens de l'époque avaient possiblement vus à l'œuvre dans leurs agissements.
De même, n'oublions pas, pour ceux qui ont lu Le Nom De La Rose, par exemple, que Dante écrit en plein dans la période religieusement troublée des papes avignonais et des merveilles de l'inquisition qu'Umberto Eco a si bien su nous faire revivre.
Mais sorti de ce contexte géographico-historique, les noms et les personnalités de ces individus perdent tout leur sens, et en cela, leur évocation également. Dans un écrit vieux de 700 ans, c'est ce qu'il y a d'intemporel qui est intéressant, le reste me semble juste... ennuyeux.

Mais faites abstraction de ces sottises et contentez vous sur la description des lieux, de ces endroits immondes où de pauvres damnés se bouffent des tortures toutes plus insupportables que les autres. Le texte, bien que répétitif dans sa forme (Dante le naïf va dans une bolge, Virgile lui fait la morale, les damnés se plaignent, blablabla bolge suivante), offre une multitude de lieux différents qui ont durablement inspirés les artistes au fil du temps : des peintres (Eugène Delacroix, Bernard Buffet), des cinéastes (Brian de Palma) des écrivains (Honoré de Balzac ou même H.P. Lovecraft)

Mais moi je suis résté hermétique au style d'écriture forcément ancien dans la forme. Et c'est ausi évidemment du prechi precha catholique, normal à cette période mais que moi contemporain athée je ne supporte plus. Bref, une lecture déplaisante, d’autant que l’auteur semble marteler ses préceptes religieux, malgré son simple statut de visiteur dans le Livre.

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