gart greenwell : ce qui t'appartient




Deux hommes se rencontrent. L’un est un intellectuel américain, professeur en exil à Sofia ; l’autre, Mitko, est un jeune Bulgare insaisissable. Leur relation se place immédiatement sous le signe du désir. Du décalage de culture et de classe, aussi. Le narrateur évoque les fragments d’amour de son existence : du lien brisé avec le père au troublant Mitko. Dans un style époustouflant qui rappelle Hervé Guibert, Garth Greenwell révèle les errances du protocole passionnel, dans une quête absolue de vérité et de précision. L’histoire d’un amour se double alors d’une réflexion sur l’identité, sur ce qu’il nous appartient d’oublier ou de regarder en face.
Grand succès en Amérique – où il fut en 2016 le seul premier roman en lice pour le National Book Award –, le livre est paru dans une quinzaine de pays.

Justesse et précision sont les maîtres-mots de ce roman, qui n'hésite pas à saisir avec beaucoup de profondeur la contradiction du désir et la complexité des relations humaines dans une problématique très contemporaine : l'amour dans son lien au consumérisme.

Une réflexion actuelle donc, qui ne cesse d'animer le narrateur américain constamment dans une double position entre victime et bourreau : « Je me demandai comment j'en étais arrivé à devenir l'un de ces hommes tapis dans le noir, prêts à offrir tout ce qu'on pouvait leur demander contre une chose qu'on refusait de nous donner gratis . »

En dressant le portrait de la misère bulgare, entre brutalité et délicatesse, sadisme et tendresse, Ce qui t'appartient propose un écho politique à ce que raconte avec intensité et poésie le désir, cet équilibre instable entre manque et puissance.

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