Michael Connelly : Une vérité à deux visages

8/10
Voilà presque trente ans que je suis les aventures d'Harry Bosh;
Chaque fois que Connelly en sort une nouvelle, j'ai envie de m'y plonger comme au tout premier. Je suis rarement déçu. 
Cette vérité a deux visages fait partie des très bons Connelly.

Un trafic de drogue de grande ampleur et une vérité à deux visages. Travaillant toujours bénévolement aux affaires non résolues pour la police de San Fernando, Harry Bosch est appelé sur une scène de crime dans une pharmacie. Les deux employés, père et fils, viennent d'être assassinés par des tueurs à gages et toutes les pistes s'orientent vers un trafic de médicaments antidouleurs qui, pris inconsidérément, se transforment en véritables drogues. Bosch n'hésite pas une seconde et se lance dans l'enquête. Mais voilà qu'il est soudain accusé par la police de Los Angeles d'avoir, trente ans plus tôt, trafiqué des éléments de preuve pour expédier un tueur en série au couloir de la mort. Bosch va devoir prouver son innocence, et la partie est loin d'être gagnée d'avance. Car il existe bien deux sortes de vérité : celle qui conduit à la liberté et l'autre, qui mène aux ténèbres…

Deux bonnes histoires pour le prix d'une
D'une part Bosh doit se défendre d'une accusation gravissime et se replonger dans une affaire des années quatre-vingt...et se battre contre a vérité déformée typique des «politiciens, charlatans, avocats corrompus et leurs clients». Et Mickey Haller, son demi-frère, convient parfaitement entant qu' avocat et charlatan. Bien qu'au moins il soit honnête. mais est-ce suffisant? Bosch et Haller n'ont pas vraiment la même notion de la vérité…
D'autre part Bosh travaille à San Fernando ou un doble assassinat père fils nous plonge dans le trafic d'oxycodone  . Malgré ou à cause de son âge Bosh va devoir s'infiltrer dans ce milieu du trafic de médicaments et se faire passer pour une mule.
 Le livre m'a laissé une forte impression qui semble liée au passage du temps. Déjà j' adore quand Connelly renoue avec ses personnages ce qui donne une impression de continuité à la saga Bosh. L'auteur nous reparle souvent des gens qui ont travaillé avec lui et qui suivent maintenant leur propres affaires. Dans ce roman Jerry Edgar ou Lucía Soto réapparaissent après plusieurs années. Il y a aussi los Angeles qui au fil de quelques vingt romans s'est notoirement transformé Par exemple, la division Hollywood dans laquelle Bosch et Edgar ont servi au début de la série n'existe plus. Harry ressent maintenant les effets de l'âge. Il n'est physiquement plus au sommet de sa forme mais il a toujours de l'assurance et la croyance que toutes les victimes méritent la justice. A la fin du roman une photo de groupe semble indiquer une fin de cycle. Connelly va peut-être accélérer le passage des générations avec Renée Ballard quo a déjà croisé Bosch et Haller .
Exactement ce que j'attends d'une aventure d'Harry Bosch. Une histoire crédible, magistralement racontée, qui vous accroche dès le premier chapitre et que vous ne pouvez pas le laisser tomber. Pour moi, Connelly est un des tout meilleurs auteurs de romans policiers actuels. Et celui-ci est un bon cru.




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