Donald Westlake : Inscrit dans les astres

Je le cherchai depuis longtemps. Envie titillé par la critique que nous en avait donné Irkyno Sirius. J'ai profité de quelques jours à Paris pour le trouver. Et je repropose une publication sur ce roman ou je vous donne mon ressenti après celui d'Irkino. "inscrit dans les astres" de "Donald Westlake" 1970 RÉSUMÉ : UN CERTAIN CORNELL DEMANDE À TOBIN, EX-FLIC VIRÉ POUR FAUTE PROFESSIONNELLE, AU CHÔMAGE ET DÉPRIMÉ, DE L'AIDER À ÉLUCIDER LE MEURTRE DE SON AMANT, JAMIE, UN TOP MODEL NOIR. L'ENQUÊTE CONDUIT TOBIN DANS L'UNIVERS HOMOSEXUEL DU NEW-YORK DE LA FIN DES ANNÉES 60 ET DANS CELUI DE L'ASTROLOGIE, ET LE CONFRONTE AU DOUBLE PROBLÈME DE L'HOMOPHOBIE ET DU RACISME AU QUOTIDIEN. IRKYNO SIRIUS : Série consacrée à Mitch Tobin (4e tome) Quelques mots clés : polar, meurtre, racisme, homophobie, 🏳️‍🌈 AVIS : « Inscrit dans les astres » de Donald Westlake est un livre intéressant à plus d’un titre. Polar écrit en 1969 (année des émeutes de Stonewall, même s’il n’en est aucunement fait mention dans ce roman), on se retrouve à New York sur les pas de Mitch Tobin, ancien flic renvoyé pour faute grave et rongé par la culpabilité pour avoir causé la mort de son collègue. Un jour, Ronald Cornell, un homo quelque peu flamboyant, vient lui demander de l’aider pour trouver le meurtrier de son amant, car la police – et un flic en particulier — a déjà classé l’affaire. Grâce à l’astrologie, Ronald Cornell est persuadé de pouvoir trouver l’assassin ; il a juste besoin de l’aide de Mitch pour accéder à certaines informations. Voilà en gros le postulat de départ. Je vais vite passer sur le côté « astrologie ». Si Mitch Tobin n’a pas d’opinion particulière sur le sujet et préfère utiliser son flair et sa méthodologie d’ancien policier, Cornell, de son côté, y croit dur comme fer et il est vrai qu’elle va le mener jusqu’à l’assassin. J’ignore si dans les années 70, l’astrologie était vue comme une source sûre de prédictions, mais le fait qu’on y croit ou non, n’enlève rien à la force de cette histoire qui pour moi, se situe ailleurs ; plus exactement sur l’homophobie assumée de la police et de la justice de l’époque et à sa capacité éventuelle de décider du sort d’autrui. Tout comme moi, vous pouvez apprécier ce livre à condition de ne pas oublier la période où il a été écrit et le milieu dans lequel on se trouve. Homme d’âge moyen, Mitch Tobin est un blanc hétérosexuel et surtout ancien flic et il admet que même s’il n’a jamais travaillé aux Mœurs, il connaît tout des clichés offensants entourant la communauté homosexuelle new-yorkaise. Ainsi, le portrait qu’il dressera de Ronald Cornell (une grande folle à ses yeux) dès leur rencontre sera pour le moins révélateur de ce qu’on pensait savoir de l’homosexualité à l’époque et du sort parfois funeste qui pouvait frapper tel ou tel membre de la communauté gay. (Beaucoup diront — et avec raison — que de nos jours, les choses ne sont pas roses non plus, mais j’ose croire que dans certaines contrées, l’évolution des mœurs et des mentalités fait et fera son oeuvre.) Mais, et c’est ça qui me fait beaucoup aimer ce roman et son personnage principal, à aucun moment, l’ancien policier ne se montrera méprisant et insultant envers l’homme venu lui demander de l'aide et envers les communautés noires et homosexuelles en général. Ses investigations le conduiront d’ailleurs à fréquenter le milieu homo dont il pensait pourtant tout connaître à travers le prisme déformé de ses clichés, mais sans se départir de son professionnalisme. J’aime aussi beaucoup la façon avec laquelle il fera face au flic homophobe et raciste de l’histoire, toujours conscient des limites imposées suite à son renvoi des forces de l’ordre. Mention spéciale accordée également à l’épouse de Mitch Tobin, car même si sa présence est plus effacée, son rôle n’en est pas moins déterminant, car c’est sa sagesse et son empathie qui pousseront son flic de mari à se lancer sur les traces du meurtrier. À noter que Donald Westlake a écrit une série consacrée à Mitch Tobin. J’ignore si je lirai les autres volumes, mais pourquoi pas s'il me prend un jour l'envie de me plonger dans des polars résolument « vintage ». En conclusion, j’ai réellement apprécié « Inscrit dans les astres » que je prends un peu comme un témoignage d’une époque que j’espère révolue, du moins dans certains pays. Un gay actuel y trouvera certainement beaucoup à redire d’où l’importance de bien lire la postface rédigée à la fin du roman. Bonne lecture. Henri Mesquida : Mystère décent, capsule temporelle cool. Dans ce roman de la série « Mitch Tobin » (qui en comprends 6) et un des premiers polars post « Stonewall » qui implique la communauté gay pré-sida à New York. Le très prolifique Donald Westlake (il a écrit plus d’une centaine de romans sous une quinzaine de pseudos) connaissait son métier :Encore une fois il propose une intrique solide, avec ce qu’il faut de rebondissements cohérents et parfaitement rythmés. Prémisse intéressante également de résoudre un crime par des horoscopes. En tant que mystère, c'était un assez bon « who-dunnit ». Il y a 6 suspects ; J'ai eu du mal à me rappeler qui était qui, car les noms et les prénoms sont mélangés tout au long du livre. Mais au départ je ne savais pas qu’il s’agissait d’un who-dunnit car dans ces cas je me fais une liste de personnages. Cela étant dit, Tobin est une très bonne caractérisation d'un détective dépassé par un drame ayant eu lieu dans un des romans précédents et sa femme Kate, bien que n'étant pas un personnage principal, semble une femme très sympathique. Les personnages n'étaient évidemment pas ceux auxquels l'auteur était habitué, mais comme le détective du livre, il apprend à comprendre et à les valoriser. Ils peuvent aux lecteurs d’aujourd’hui paraitre quelque peu stéréotypés. Surtout aux plus jeunes qui n’ont pas connu l’évolution des meurs et de ses représentations. Mais attention le roman date de 70 : Il est facile de regarder en arrière et de trouver à redire aux écrivains gays et hétéros de cette époque, et de penser qu’ils ne sont pas à la hauteur de nos idéaux modernes lorsqu'ils écrivent sur l'expérience gay. Pourtant ce reproche ne tient pas la route pour son époque ce roman est tout à fait en avance sur les discours de l’époque et la représentation gay est assez proche de ce que le monde gay était à l’époque (même reproches et même remarque que je pourrais faire pour le film « les garçons de la bande » par exemple. Lorsque la muse de Westlake est pleinement efficace, ce qui est le cas ici, ses propres préjugés ont tendance à tomber au bord du chemin. Parce que pour Donald E. Westlake et par extension son héros pensait que le droit le plus sacré de tous est le droit de décider par vous-même qui vous êtes, quels sont vos potentiels. Juger les autres pour des choses qu'ils ne peuvent pas changer, revient à commettre le plus mortel des péchés. De même baser ce que vous faites de votre vie sur ce que la société attend de vous, c'est être un traître à vous-même. C’est ce qu’il faut voir ici dans cette vision années 70 de l’homosexualité. Et c’était une façon de penser très avancé pour l’époque. Ceci dit on est content que les choses aient autant évolué depuis même s'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. , j'ai apprécié la lecture comme pour tous les Westlake que j’ai lu avec un peu plus d’intérêt pour sa thématique gay.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lonsam Studio photo gay japon

Bret Easton Ellis : Les éclats 2023.

Jean Desbordes