Greag Bear : la musique du sang. 1985

La Musique du sang (titre original : Blood Music) est un roman de science-fiction de Greg Bear, publié en 1985. Le roman fait suite à une nouvelle remarquée, « Le Chant des leucocytes », publiée dans le magazine Analog Science Fact & Fiction. Cette nouvelle a été couronnée des prix Hugo (1984) et prix Nebula (1983) pour la meilleure nouvelle de l'année. Le roman est un développement de cette nouvelle. Le roman traite de thèmes qui semblent fasciner tout particulièrement Greg Bear. En effet, dans son roman L'Échelle de Darwin puis Les Enfants de Darwin, l'auteur aborde encore des thématiques proches concernant les nanotechnologies, la biologie moléculaire, la génétique, les épidémies et l’évolution/mutation du corps humain. Parce qu’il a mené des recherches secrètes sur les bio-chips, des ordinateurs biologiques vivants de la taille d’une cellule, Vergil Ulam, jeune et brillant généticien, est renvoyé de son laboratoire. Pour sauver le produit de son travail il s’injecte les précieuses cellules, croyant pouvoir facilement les récupérer. Mais celles-ci se multiplient, pervertissent peu à peu leurs congénères saines, finissent par remodeler tout son organisme. Et l’inquiétude naît quand il se rend compte que cette maladie intelligente se transmet à une vitesse fulgurante. Les États-Unis, et bientôt la planète entière, vont vivre une apocalypse inédite. Litteraire.com : "Greg Bear s’interroge : qu’adviendrait-il si toutes les cellules composant notre corps devenaient intelligentes ? Que deviendrait un être humain constitué d’autant d’âmes qu’il a de constituants cellulaires ? Sa réponse, bien mal illustrée par l’image de couverture, est étonnante. L’auteur, dans un style propre et clair, expose ses théories. Le texte frôle par moments la hard science et ceux qui n’ont pas quelques bases en biologie auront du mal à se reprer dans le foisonnement des termes spécialisés et les démonstrations qui les supportent. Toutefois, inutile de s’attarder trop sur ces passages : l’ensemble est aisément compréhensible et la réflexion qui sous-tend le propos est accessible à tous. Ce qui est intéressant dans ce récit n’est pas tant sa forme que son fond. Le lecteur ne s’attache pas au héros ni aux personnages rencontrés. Ils sont crus, brossés à grands traits mais ils ne sont que des seconds rôles. La narration reprend des ficelles de la littérature d’horreur mais peu importe : seul le questionnement compte - c’est le fond de ce texte qui lui confère sa force ; une force qui prend même une acuité particulière lorsque nous reviennent en tête ces brevets sur le génome humain que certaines multinationales projettent de déposer. Ce roman qui se rapproche du genre du Hard fiction mais avec des dérives fantastiques , voire philosophiques, avec un bon rythme peut-être irrégulier est basé sur des idées et des concepts très nouveaux à l'époque (biotechnologie, création d'intelligence, nanopunk et même apocalypse ces thèmes se succédant les uns les autres, très divertissant et un échantillon de ce que les années quatre-vingt ont proposé à cette époque en plus de Cyberpunk. C'est un bon roman intrigant, agréable et original avec une évolution par à coup le faisant passer d'un genre à un autre (Cela commence comme une bande dessinée de série B ou une histoire de type film de SF de série B avec son scientifique qui se transforme en s'injectant le produit qu'il étudie, mais devient progressivement une réflexion sur l'évolution, la conscience et l'identité.)avec un argumentaire crédible du moins quand on est pas scientifique. Alors que le début semble revenir sur le thème prométhéen de la violation des limites de la nature et ses conséquences il finit en réalité par présenter son horrible fin du monde comme une étape inévitable de l'évolution... La fin est vraiment excellente.

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