film pretty boy

lm guay et gay de ce soir ; 6,5/10 Nick a 15 ans. Fatigué de la vie qu'il mène avec sa mère qui se préoccupe plus de ses amants que de son fils il fugue. Il vit de la prostitution mais à travers ses rencontres, c'est surtout en quête d'une figure paternelle qu'il est. Après avoir assisté à l'agression d'un professeur par un gang de jeunes prostitués, il décide d'aller sonner à la porte de cet homme qui va l'héberger. Il pense avoir trouver ce père qui lui a tant fait défaut. Mais lorsque sa femme revient il met l'adolescent à la porte. Nick va alors intégrer le gang et tomber lentement amoureux de Rene, une jeune fille, un vrai garçon manqué qui mène la bande. Pourtant Nick n'a pas oublié le professeur. Il continue à le suivre jusqu'au drame sanglant et tragique... Souvent très pointu, le cinéma gay danois nous avait déjà habitué à traiter des thèmes assez difficiles et souvent sujet à controverse comme entre autre You are not alone ou la découverte de la sexualité et de l'amour entre deux jeunes collégiens dans un pensionnat strict et conservateur de Copenhague. C'est un sujet tout aussi difficile que Carsten Sonder met en exergue ici, celui d'un jeune adolescent en quête d'un père à travers la prostitution masculine de la capitale. Cet adolescent c'est Nick, 15 ans. Las de la vie qu'il mène avec une mère plus intéressée par ses conquêtes que par son fils, Nick fugue et découvre la prostitution dont il va vivre. Mais à travers ses rencontres il est surtout et avant tout à la recherche d'une figure paternelle, en quête d'un père qu'il lui a tant manqué, un homme qu'il lui donnerait l'affection dont il a besoin. Sonder visite donc les halls de gare et toilettes publiques où hommes d'âge mûr et voyeurs pervers sont en quête d'éternelle chair fraîche, ces lieux où il est si facile de se faire aborder dans un incessant va-et vient. C'est là que Nick va rencontrer un groupe de jeunes prostitués mené par Rene, une jeune fille, une dure, un véritable garçon manqué. smukke_4.jpgsmukke_5.jpg Ils aiment errer dans ces endroits afin de rosser de coups et voler l'argent de ces "dévoreurs" de chair tendre. Témoin d'une de leurs agressions, Nick va s'attacher à la victime, un professeur d'astronomie quinquagénaire qui va l'héberger jusqu'au jour où sa petite amie revient. Mis à la porte, Nick va s'accrocher à cet homme en qui il voit le père dont il a toujours rêvé. Parallèlement, il rejoint la bande de Rene dont il tombe amoureux. Hormis cette relation amoureuse difficile, il découvre aussi à travers eux, les déviances sexuelles, la perversion. Pris entre son amour naissant pour Rene et ses sentiments pour ce professeur, Nick se retrouve prisonnier d'une situation qui les conduira tous vers une inéluctable et sanglante tragédie. smukke_6.jpgsmukke_7.jpg Si Smukke dreng / Pretty boys est un film riche en thèmes délicats il n'en demeure pas moins un film qui passe à coté de son objectif faute en incombe à un traitement qui amenuise fortement la force du sujet. Un des principaux défauts de Smukke dreng est la quasi absence de toute introspection psychologique. Il est par conséquent assez difficile de s'attacher à ces personnages et de comprendre leurs motivations profondes. Ainsi tout le passé de Nick est occulté, ses souffrances, ses frustrations nées de l'absence d'un père, sa haine vis à vis d'une mère plus préoccupée par sa vie sexuelle que par l'avenir de son fils. Cela se résume à quelques brèves scènes disséminées ça et là alors que Sonder jette d'emblée dés l'ouverture du film son jeune héros dans les toilettes des halls de gare. Difficile donc de s'attacher à cet adolescent dont on sait si peu d'autant plus que l'émotion n'est pas le fort du réalisateur. La banalité de la mise en scène, le coté conventionnel de l'ensemble brise le peu d'émotion que Smukke dreng distille. smukke_12.jpgsmukke_11.jpg Quant au gang de jeunes prostitués auquel Nick s'acoquine, on a là encore bien du mal à comprendre leurs réels objectifs. Rouer de coups et dévaliser de leur portefeuille les clients est il un acte homophobe en lui même, un plaisir sadique qu'il faut voir comme une forme d'exutoire face à une homosexualité plus ou moins refoulée, un moyen de protéger les jeunes prostitués de vieux pervers voyeurs prêt à tout ou un simple moyen de se faire de l'argent facile sans avoir à coucher? Quant à Rene, pourquoi dissimule t-elle autant sa féminité jusqu'à écraser sa poitrine dans des bandelettes et s'affubler de vêtements masculins afin de se faire passer pour un garçon? Ainsi présenté, on reste dans un flou gênant qui empêche de réellement adhérer au film qui par instant sombre dans le risible. Ainsi, le personnage du concessionnaire qui sert de soubrette au gang et de défouloir sexuel, un rôle à travers duquel il satisfait ses désirs sadomasochistes, est plus ridicule que dérangeant même si certaines scènes sont assez percutantes, tranchant avec le coté plutôt soft de l'ensemble. Par extension on pourrait voir ce personnage comme l'entité féminine du groupe, celle qui se substitue à Rene lorsqu'elle endosse sa peau de garçon. smukke_13.jpgsmukke_14.jpgsmukke_15.jpg Sonder donne l'impression d'avoir voulu faire un tour d'horizon de la vie des jeunes prostitués, étaler ce qu'ils doivent ou peuvent endurer au fil des rencontres qui se résument ici à un défilé de quinquagénaires et de sexagénaires repoussants et libidineux, le billet facile. Le réel sujet du film n'est malheureusement pas assez appuyé, à savoir la recherche d'un père à travers non seulement la prostitution mais surtout les relations homosexuelles. Nick n'est pas à la base homosexuel. Il est à l'âge où on se cherche, où on est en quête d'une identité sexuelle qui bien souvent passe par le stade de l'homosexualité. Cette étape est ici renforcée par cette quête du père, une étape où les sentiments, les émotions sont troubles et souvent faussées. Tout est ici trop superficiel d'autant plus que toute la force narrative du récit est éludée au profit d'une narration sans véritable originalité, d'une platitude regrettable.

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