Jacques Cassabois : Le roman de gilgamesh



Un beau récit bien adapté. L'origine de l'humanité. Et un sous-texte gay discuté mais pour moi évident.

Ce livre est une adaptation de l'épopée mésopotamienne dont le héros, Gilgamesh, aurait été, au IIIe millénaire avant notre ère, un souverain de l'antique cité d'Ourouk. Rédigé en langue akkadienne à l'époque pré babylonienne (XVIIIe - XVIIe siècle av. J.-C.), ce texte majeur est rendu accessible à tous par Jacques Cassabois qui tout en le simplifiant a su en conserver le caractère poétique. Afin de punir ce souverain impudent et soulager les lamentations de ses sujets, les dieux lui envoient Enkidou pour le défier à la lutte. Enkidou et Gilgamesh deviennent amis et réalisent ensemble exploit sur exploit. Cette histoire ancienne est à l'origine de mythes fondateurs que l'on retrouve chez Homère ou dans la Bible.




Gilgamesh est la plus ancienne épopée de l'humanité, celle qui contient en germes tous les mythes, bibliques et homériques. Née en Mésopotamie il y a plus de 3 500 ans, on n'en connaissait que des fragments rapportés sur des tablettes d'argile, traduits par les plus grands assyriologues.
Fidèle aux sources et à la poésie des origines, Jacques Cassabois en donne un superbe roman, accessible à tous, où les épreuves symboliques et initiatiques, la quête universelle de l'homme pour comprendre sa destinée rejoignent nos préoccupations contemporaines.
Gilgamesh était le roi d'Ourouk, entre Tigre et Euphrate, qui se voulait l'égal des dieux et qui l'a payé de la mort de son ami le plus cher. Inconsolable et révolté, il décide alors d'entreprendre le voyage au pays des morts pour y découvrir le secret de l'immortalité.
Un homme seul face à l'injustice divine, qui veut reprendre son destin en main, tel est le héros du Roman de Gilgamesh dont Jean Bottéro, l'éminent spécialiste de la Mésopotamie, souligne dans sa préface la beauté, la force et l'émotion.




Gilgamesh, roi d'Ourouk, la grande cité de Mésopotamie, est un fauve et un tyran qui exaspère et son peuple et les dieux. Ceux-ci, qui craignent son audace, décident, pour l'assagir, de lui donner un jumeau. Ils créent donc un homme rudimentaire, Enkidou, force de la nature, roi de la steppe. Enkidou et Gilgamesh vont s'affronter, puis, de rivaux, devenir amis, pour évoluer ensemble vers une humanité digne de ce nom.
À leur suite, on parcourt le monde des dieux, la terre des hommes, on descend aux enfers. « Gilgamesh », première matrice de tous les mythes bibliques et homériques, devient un roman accessible à tous, et contient notamment de très belles pages sur l'amitié.
Extraits :
Enkidou :
« Avant toi, disait la voix [d'Enkidou], je me nourrissais de l'instant et la manne qu'il m'offrait était ma seule abondance. Les jours s'ajoutaient aux jours... et puis tu es venu. Tu as ajouté une vie à ma vie. J'étais animal et tu m'as fait homme. Tu m'as appris à aimer comme un homme, avec des regrets. Tu m'as appris à conquérir comme un homme, avec la peur de l'échec.
Tu m'as donné le goût du dépassement, l'élan de l'espérance. J'ai compris grâce à toi, que la volonté des hommes n'était pas sans effet sur les décisions des dieux... ».
Gilgamesh :
« Enkidou, j'ai aimé que tu m'envahisses. Si j'avais été l'univers, je t'aurais donné l'immensité pour te rendre un fragment de ce que tu m'offrais. J'étais impétueux; tu m'as appris la patience. J'avais réponse à tout; tu m'as obligé à réfléchir. Je croyais mon courage sans faille et tu m'as fait douter. »

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