Brigitte Aubert : Ténèbres sur Jacksonville



Jacksonville, Nouveau-Mexique, 3548 habitants.
Un vrai trou sûrement absent de tous les guides touristiques.
Au demeurant un coin paisible, ensoleillé, qui s'apprête à fêter l'Independance Day.
Pour Jem, douze ans, le programme c'est de profiter au maximum de l'été en compagnie de son copain Laurie.
Pour le shérif Herbie Wilcox, c'est de se la couler douce avec un pack de bière fraîche à portée de la main.
Mais il y a cette invasion de cafards.
"Les yeux et les oreilles du dieu de la Nuit, ses messagers de malheur, selon une légende indienne," dixit Léonard, le grand-père de Jem.
Et puis ces cadavres qu'on retrouve, démembrés et à moitié dévorés, orbites évidées "comme si il avait été dégusté à la petite cuillère," constate Big T. Burger, 75 ans, ex-marine.
Sans parler de cette odeur épaisse, infecte, compacte. Une odeur de charogne, il n'y a pas d'autre mot.

L'histoire s'enchaîne rapidement, nous décrivant les évènements à travers les yeux des principaux protagonistes. La plupart du temps on voit l'histoire à travers les yeux des deux ados, ce qui confère un aspect intéressant au livre. On voit leur peur d'être devenus fous et de ne voir qu'une transposition de leur imagination, la peur de ne pas être pas crus par les adultes sous prétexte que se sont encore des gosses, et surtout leur impuissance face à tout ce qui s'enchaîne. le fait de changer de point de vue permet également aux lecteurs de connaître tous les événements au moment où ils se produisent.
Petit à petit , Aubert nous plonge dans une histoire horrifique qui s'inspire largement des romans de Stephen King. On peut retrouver de petites références comme par exemple la scène où Annabella Wilkes voit un petit garçon à la fenêtre de sa chambre; cela rappelle une scène de Salem's Lot, où l'enfant vampire essaie de rentrer dans la chambre d'un personnage. Les vivants qui reviennent à la vie dans un cimetière fait penser à Simetierre. Tout cela mis à part, l'histoire est bien écrite et on est prit dedans dès le début. Au fur et à mesure, l'ambiance se fait plus oppressante, on a l'impression que les personnages sont pris au piège dans leur propre ville. Aucune solution, FBI ou armée ne semble marcher.
La fin est sympa, elle reste dans la continuité de l'écriture et de l'histoire gore et pleine d'humour noir.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

John Rechy : La citée de la nuit

Lonsam Studio photo gay japon

Bret Easton Ellis : Les éclats 2023.