lord Byron : le prisonnier de Chiollon/ la lamentation du Tasse



C'est dans son " Don Juan " que Byron a mis le meilleur de lui-même.
Bien décidé à tourner en dérision les grands modèles littéraires (Homère, Horace, Le Tasse), il y tord aussi le cou aux clichés romantiques (qu'il contribua pourtant à imposer sur la scène européenne), pour renouer avec l'esprit subversif de son cher XVIIIe siècle. Il y impose son goût, contre vents et marées, et surtout contre la pudibonderie de ses contemporains. À rebours du mythe, il fait de son fringant héros un pantin au grand coeur, séduit par les femmes plus qu'il ne les conquiert, et multipliant les faux-pas.
Lire " Don Juan ", c'est découvrir le vrai Byron, réconcilié avec lui-même, passé maître dans l'art de ne pas se prendre au sérieux, mais refusant de transiger avec l'essentiel : la liberté. Liberté de ton et d'allure d'un poème très largement improvisé, constamment ironique, et que seule la mort de son créateur pouvait interrompre, sur une dernière pirouette..

Une oeuvre inachevée mais étonnante, qui nous montre un Don Juan aux multiples péripéties, qui parcourt le monde: la Grèce, Istambul, le sérail, Saint-Petersbourg, l'Europe de l'Est, l'Angleterre..
Un don Juan loin de l'image que l'on en a traditionnellement; celui-ci n'est plus un séducteur cynique mais la victime plus ou moins ingénue des femmes qu'il rencontre!
Une oeuvre très intéressante, qui dépasse le cadre de l'intrigue amoureuse et qui introduit des éléments politiques, religieux, pédagogiques.. Un reflet de l'époque de Byron (début du XIX ème siècle) qui s'en prend ici au pouvoir de l'argent, aux mœurs de l'aristocratie anglaise, au sort fait aux femmes..Une oeuvre moderne et féministe par certains côtés..

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