A Very English Scandal est une minisérie de Stephan Frears (My beautiful Laundrette, Philomena,les liaisons dangereuses...), produite par Russel T Davis (Queer as folk, Torchwood, it'sa sin, Years and years...), basée sur l’histoire l'affaire Thorpe qui défraya la chronique anglaise. 2021.
Golden Globes 2019 : Meilleur acteur dans un second rôle dans une série, une mini-série ou un téléfilm pour Ben Whishaw
Emmy Awards 2019 : Meilleur acteur dans un second rôle pour Ben Whishaw
BAFTA 2019 de la meilleure série (La British Academy of Film and Television Arts).
Cette production de la BBC en trois épisodes basés sur des faits réels suit le cas de Jeremy Thorpe, qui en 1967 devint le chef du Parti libéral et le plus jeune dirigeant de tous les partis politiques britanniques depuis cent ans qui et qui fut impliqué dans un scandale sexuel. Il avait eu pendant des années une relation avec un jeune homme qu'il avait lui-même aidé à établir à Londres. Lorsque les faits risquèrent d’apparaître au grand jour et que sa carrière politique s’en trouva menacé, il essaya d’effacer les preuves de cette relation en éliminant son ex-amant…
Pour raconter cette histoire qui, au fur et à mesure qu'elle progresse dans le temps, acquiert des teintures de plus en plus surréalistes, Frears choisit la comédie noire, ce qui a mon sens, sert à dépeindre l'hypocrisie et la double moralité de la société britannique de l'époque, ainsi que le sensationnalisme des tabloïds et des médias. Le scénario de Russel T Davies est excellent.
Jeremy Thorpe :
Député du Devon du Nord et chef du Parti libéral entre 1967 et 1976. Thorpe était un Etonien très charismatique, connu pour ses principes réformateurs et son charme bouillonnant. En mai 1979, il est jugé à l'Old Bailey pour conspiration et incitation au meurtre, à la suite d'une relation clandestine antérieure avec Norman Scott, que Thorpe souhaite garder secrète. L'affaire et la fureur des médias.
Norman Scott :
Cavalier accompli et modèle à usage unique, Scott avait une relation clandestine avec le député Jeremy Thorpe au début des années 60, à une époque où l'homosexualité était illégale en Grande-Bretagne. C'est au cours de cette période que Thorpe aurait promis d'aider Scott à obtenir une nouvelle carte d'assurance nationale.
La série ne fait pas dans la démesure mais traite de façon décalée tous les aspects de l'affaire. L'auteur et réalisateur n'édulcorent sans tomber dans le sensationnalisme en adoptant un ton inattendu...
Ce n'est pas une minisérie dramatique, qui relaterait un sordide et choquant fait divers historique et amoral ,mais bien un incroyable film délicieusement scandaleux, de prêt de trois heures et découpé en trois parties, avec le grand Stephen Frears à la baguette. Une comédie noire, hilarante et grotesque, aussi triviale et jouissive que ridiculement comique. Un subtile et intelligent plaidoyer social, en faveur du droit à la différence, comme à celui de l'indifférence.
Les deux interprètes sont excellents :
Tout d'abord Hugh Grant dont le sourire en coin et l'humour so british servent bien Thorpe. Il ne le rend pas pour autant charmant ou charmeur et Jeremy Thorpe semble être un homme assez falot et terne, très intelligent mais trop sûr de son impunité.
Quant à Ben Whishaw qui semble être partout ces derniers temps et qui construit admirablement bien son Norman Scott. Il semble vulnérable et attire la compassion pour finir par exaspérer au plus haut point.
On a peine croire que cette histoire est réelle, tellement chaque personnage rivalise de stupidité et d’incompétence avec les autres
La série est agréablement rythmé et enjoué, la plupart du temps et, lorsque Frears choisit de ralentir, pour s'attarder sur l'intimité d'une discussion sur les dialogues ou sur l’interprétation ça se révèle aussi pertinent que passionnant.
Un excellent moment à voir
#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay
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