Ethan Fox : "Sublet". 2020
La délicate rencontre de deux générations à Tel Aviv.
Avec Sublet, le réalisateur Eytan Fox nous offre une comédie de mœurs israélo-américaine pleine de finesse. Le film nous conte la rencontre de Michael, journaliste new-yorkais de passage à Tel Aviv, et de Tomer, jeune étudiant en cinéma à qui il sous-loue un appartement. Cinq jours durant, sous le soleil vibrant de la métropole, ces deux hommes que tout semble opposer vont apprendre à se connaître.
Au-delà du simple synopsis, le cœur du film réside dans l'alchimie naissante entre ces deux âmes. D'un côté, la mélancolie d'un homme mûr qui observe le monde ; de l'autre, l'énergie d'une jeunesse insouciante. Eytan Fox capture avec une grande justesse cette relation pudique et tendre, interrogeant le spectateur : est-ce de l'amitié, de la séduction, une filiation ?
Le film devient alors une subtile et intelligente réflexion sur le dialogue entre deux générations d'hommes gays, celle de la soixantaine et celle de la trentaine. Une confrontation des vécus dans laquelle beaucoup, moi le premier, pourront se reconnaître. Sublet nous rappelle avec optimisme que les ponts se construisent grâce à une curiosité sincère de l'autre.
Véritable ode à la ville de Tel Aviv, dont la caméra capte l'effervescence avec amour, le film oscille brillamment entre drame et comédie. Il nous émeut par sa profonde tendresse et nous fait sourire, tout en nous interrogeant sur le manque d'engagement affectif si caractéristique de notre époque.
Une réussite portée par des acteurs d'une justesse remarquable, à l'image de Niv Nissim, récompensé à juste titre au Festival Écrans Mixtes de Lyon.
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