Gaël Morel : « Le clan ». 2004.
Le film raconte en trois parties la vie de trois frères algériens, fils d'un père, veuf et ouvrier.
Trois frères à la fois très différents, mais dont l'évolution est totalement solidaire : l'aîné, Christophe, sort assagi de prison alors que Marc, encore rebelle, le considère comme un modèle. Le plus jeune, Olivier, suit passivement Christophe et sa bande, dont Hicham qui est passionné de capoeira.
S'il présente une unité commune (chaque frère se retrouve confronté à un moment de sa vie où il a un choix à faire, un choix qui sera décisif pour le reste de sa vie) et qu'on retrouve les mêmes thématiques Le film est assez inégal.
Le film se centre d’abord sur Marc, le frère du milieu. Il méprise le plus petit, idolâtre le plus grand. Personnage qu’on suivra dans les trois parties.
Après une altercation - où son chien sera tué - le jeune homme veut se venger.
Le réalisateur le filme en permanence comme un être instable, aussi bien mentalement que physiquement (il est toujours en action, il tombe, il se bat...).
La seconde partie s'ouvre avec le personnage de Christophe, le frère aîné.
Il sort de prison où il a pu évoluer et grandir, devenant un modèle de réinsertion (travail, sérieux, copine qui a l'air sympa…). Cependant, il reste égoïstement concentré sur sa réussite et il est d'une grande brutalité envers l'un de ses frères qu’il blâme sans l’aider pour autant.
La troisième partie s'intéresse au benjamin, Olivier, en quête d’amour. C’est ici qu’apparaît vraiment le thème de l’homosexualité ; Pourquoi Olivier s’est-il séparé de son amoureux ?
Le film navigue dans tous les genres (la première histoire s’apparente au thriller, la seconde à la chronique sociale, la troisième est un hymne à la vie et à l’amour. Club à voir à lire.)
Au fil de ces trois portraits se tisse l'intrigue d'une vengeance, modérée d'abord puis tragique, qui oblige chaque frère à définir sa position par rapport aux autres.
D’une façon ou d’une autre les trois frères auront cherché à s’échapper de leur condition…
Le film remet en question la famille en tant que clan, en tant qu’unité qui devrait défendre tous ses membres. La figure paternelle, en tant que chef du clan, est totalement discréditée, et aucun des trois enfants n'est capable d'établir des règles saines. Cependant, l'amour entre eux, que leur mère (décédé car « Accessoirement, c’est une histoire de deuil où un père de famille est confronté seul à la détresse de ses fils et ne sait pas comment y répondre.) leur a appris à entretenir, demeure toujours.
De beaux physiques masculins : le film regorge d'images des acteurs, habillés ou non, filmées avec un grand soin et un amour sincère pour la forme (et leurs formes) dans une esthétique gay plaisante .
L'éclairage ne m’a pas semblé très réussi, peut-être en raison du petit budget, mais il est compensé par une photographie soignée.
#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay
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