Federico Ariu : Sombres inspirations.
De « sombres inspirations queer, à vous laisser capturer par les ombres qui dansent dans l'encre de ses mots. Ce recueil est une invitation à explorer l'horreur et le mystère à travers une perspective LGBTQIA+, et à ressentir les émotions brutes qui se cachent derrière chaque histoire ».
Quand je lui demande où il va chercher ses idées, il me répond en lui-même :
« chaque histoire est un univers en soi, une aventure que j'ai vécue de l'intérieur ».
Les
dix nouvelles de ce recueil sont effectivement suivies à chaque fois
d’une postface dans laquelle il explique la Genèse de ces histoires qui
ont mis parfois des années, voire des décennies à devenir des
nouvelles. Des idées, des concepts qui lui ont traversé l’esprit, des
visions surgissant du sommeil, des éléments de sa vie qu’il a cherché à
restituer, ses origines Sardes par exemple, le souvenir traumatisant de
son excès de poids à l’adolescence, sa découverte de son goût pour la
peinture faite pendant le confinement ou encore le souvenir de chants
religieux entendus à la fenêtre d’un hôtel d’Abidjan...
Ces histoires nous présentent des personnages qui sont le
« miroir de ses propres expériences »
dans lequel il y a beaucoup de lui-même : par exemple dans « mémoires mutilées », le protagoniste est comme lui« scénariste, monteur et réalisateur »,et l’idée de son histoire lui est venu en se souvenant d’une dispute qu’il avait causé avec son compagnon :
« C’est de cette douleur, de ce désir de modifier mon passé, que l’idée de cette histoire est née ».
Aliens
venus à la recherche d’une matière peu noble de la terre, faucheuse de
la mort, maison fantôme, pellicule de film paranormale, jouets vengeurs,
effets psychologiques de la récente pandémie, automutilation,
collectionneur d’âmes, ange, bête noire surgit d’un chant, vengeance et
immortalité. Il y en a pour tous les goûts.
Ce
ne sont pas à proprement parler des histoires qui cherchent à
terroriser. On est plus dans une volonté de déranger et de troubler que
de choquer. Je retiens aussi leur aspect visuel, cinématographique, ce
qui ne m’étonne pas vu les expériences passées de Federco Ariu.
Federico Ariu vient de publier le deuxième tome de ses « sombres inspirations qu’il me décrit comme plus Queer et plus...Horror !
D’autre
part , toujours dans la collection queer Horror, Il publie Le recueil
de nouvelles, Mystique » de « Raph’ K. qui vient tout juste de recevoir
en novembre dernier le prix du roman gay 2025 catégorie fantastique.
Enfin,
je signale, un autre roman publié par Artfusion édition, « enceinte »
de Daniel Bastié, enseignant Bruxellois qui a déjà écrit sur le cinéma
et qui nous plonge dans l’univers de l’adolescence. l’univers de
l’adolescence, en s’inspirant de certains de ses étudiants et en
brassant leurs préoccupations.
Je
vis laisser le mot de la fin de ce(s) posts à Daniel Conrad,
spécialiste du fantastique moderne (il a entre autres, reçu en 2002, un
Prix Spécial du Grand Prix de l’Imaginaire pour son travail sur Stephen
King) écrit à propos du premier volume de « Sombres inspirations » :
Federico
Ariu démontre que la littérature fantastique se nourrit de ses racines.
Avec son recueil "Sombres inspirations" (ArtFusion éditions), ce jeune
écrivain belge, fruit d'un joli mélange de cultures, démontre que l'on
peut encore picorer dans le fantastique classique, le gothique, le
macabre, le conte, la dark fiction moderne voir la queer horror sans
perdre son âme et sa singularité sur l'autel du gore, du trash et du
carnage bon marché. Il faut rappeler que le mot anglais queer utilisé
jusqu'à la fin du XIXe siècle dans les pays anglophones signifiait ce
qui est bizarre, étrange, peu commun, malade ou anormal. Federico Ariu
est bel et bien un écrivain queer. Saluons au passage son amour pour ses
personnages qui en fait plus un peintre de l'intime qu'un pornographe
comme il en existe tant. Chacun.e trouvera plus ou moins son bonheur
dans le top 10 de ce premier recueil de nouvelles exubérant, touffu et
vénéneux, c'est le jeu, mais nul doute que la grande majorité sortira de
sa lecture en saluant l'émergence d'un auteur dont les aspérités ne
pourront qu'être polies par l'expérience et le métier à venir. N'est-ce
pas le sort que l'on réserve aux pierres précieuses ? Nous nous
permettrons donc d'attendre avec impatience "Sombres inspirations 2".
Je
vous reparlerai l'an prochain de sombres inspirations 2 et du mystique
de Raph'k qui depuis cet entretien a connu un second volume...

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