Federico Ariu : Sombres inspirations.

 

 

En 2023, il publie son recueil de nouvelles « Sombres inspirations » qui a été à l’origine de notre entretien littéraire.
De « sombres inspirations queer, à vous laisser capturer par les ombres qui dansent dans l'encre de ses mots. Ce recueil est une invitation à explorer l'horreur et le mystère à travers une perspective LGBTQIA+, et à ressentir les émotions brutes qui se cachent derrière chaque histoire ».
Quand je lui demande où il va chercher ses idées, il me répond en lui-même :
« chaque histoire est un univers en soi, une aventure que j'ai vécue de l'intérieur ».
Les dix nouvelles de ce recueil sont effectivement suivies à chaque fois d’une postface dans laquelle il explique la Genèse de ces histoires qui ont mis parfois des années, voire des décennies à devenir des nouvelles.​ Des idées, des concepts qui lui ont traversé l’esprit, des visions surgissant du sommeil, des éléments de sa vie qu’il a cherché à restituer, ses origines Sardes par exemple, le souvenir traumatisant de son excès de poids à l’adolescence, sa découverte de son goût pour la peinture faite pendant le confinement ou encore le souvenir de chants religieux entendus à la fenêtre d’un hôtel d’Abidjan...
Ces histoires nous présentent des personnages qui sont le
« miroir de ses propres expériences »
dans lequel il y a beaucoup de lui-même : par exemple dans « mémoires mutilées », le protagoniste est comme lui« scénariste, monteur et réalisateur »,et l’idée de son histoire lui est venu en se souvenant d’une dispute qu’il avait causé avec son compagnon :
« C’est de cette douleur, de ce désir de modifier mon passé, que l’idée de cette histoire est née ».
​Aliens venus à la recherche d’une matière peu noble de la terre, faucheuse de la mort, maison fantôme, pellicule de film paranormale, jouets vengeurs, effets psychologiques de la récente pandémie, automutilation, collectionneur d’âmes, ange, bête noire surgit d’un chant, vengeance et immortalité. Il y en a pour tous les goûts.
Ce ne sont pas à proprement parler des histoires qui cherchent à terroriser. On est plus dans une volonté de déranger et de troubler que de choquer. Je retiens aussi leur aspect visuel, cinématographique, ce qui ne m’étonne pas vu les expériences passées de Federco Ariu.

Federico Ariu vient de publier le deuxième tome de ses « sombres inspirations qu’il me décrit comme plus Queer et plus...Horror !
D’autre part , toujours dans la collection queer Horror, Il publie Le recueil de nouvelles, Mystique » de « Raph’ K. qui vient tout juste de recevoir en novembre dernier le prix du roman gay 2025 catégorie fantastique.
Enfin, je signale, un autre roman publié par Artfusion édition, « enceinte » de Daniel Bastié, enseignant Bruxellois qui a déjà écrit sur le cinéma et qui nous plonge dans l’univers de l’adolescence. l’univers de l’adolescence, en s’inspirant de certains de ses étudiants et en brassant leurs préoccupations.
Je vis laisser le mot de la fin de ce(s) posts à Daniel Conrad, spécialiste du fantastique moderne (il a entre autres, reçu en 2002, un Prix Spécial du Grand Prix de l’Imaginaire pour son travail sur Stephen King) écrit à propos du premier volume de « Sombres inspirations » :

Federico Ariu démontre que la littérature fantastique se nourrit de ses racines. Avec son recueil "Sombres inspirations" (ArtFusion éditions), ce jeune écrivain belge, fruit d'un joli mélange de cultures, démontre que l'on peut encore picorer dans le fantastique classique, le gothique, le macabre, le conte, la dark fiction moderne voir la queer horror sans perdre son âme et sa singularité sur l'autel du gore, du trash et du carnage bon marché. Il faut rappeler que le mot anglais queer utilisé jusqu'à la fin du XIXe siècle dans les pays anglophones signifiait ce qui est bizarre, étrange, peu commun, malade ou anormal. Federico Ariu est bel et bien un écrivain queer. Saluons au passage son amour pour ses personnages qui en fait plus un peintre de l'intime qu'un pornographe comme il en existe tant. Chacun.e trouvera plus ou moins son bonheur dans le top 10 de ce premier recueil de nouvelles exubérant, touffu et vénéneux, c'est le jeu, mais nul doute que la grande majorité sortira de sa lecture en saluant l'émergence d'un auteur dont les aspérités ne pourront qu'être polies par l'expérience et le métier à venir. N'est-ce pas le sort que l'on réserve aux pierres précieuses ? Nous nous permettrons donc d'attendre avec impatience "Sombres inspirations 2".
Je vous reparlerai l'an prochain de sombres inspirations 2 et du mystique de Raph'k qui depuis cet entretien a connu un second volume...
Henri Mesquida pour le groupe Facebook "cinéma et littérature gay".

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