Hollywood roman (1990) de Gore Vidal

John Swope Collection / CorbisAgrandir la couverture








« Il est vrai que Washington n’était pas seulement “la ville de la conversation” chère à Henry James, mais également une cité vouée aux commérages les plus fantastiques. Je débute à Harlem parce que ma base c’est New York. Mais dorénavant c’est à Hollywood qu’il faut être. »

Hollywood commence à la veille de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale. La belle et ambitieuse Caroline Sanford, propriétaire et rédactrice en chef du Washington Tribune se rend sur la côte Ouest pour soutenir l'effort de guerre du gouvernement en réalisant des films de propagande en faveur des Alliés. Dès son arrivée, le succès couronne son activité de productrice, mais elle devient aussi une actrice star sous le nom d’Emma Traxler. Tandis qu'elle côtoie les icônes que sont déjà Douglas Fairbanks, Mary Pickford, Cecil B. De Mille ou Charlie Chaplin, elle conserve ses relations personnelles avec les piliers de la politique tels que Edith et Thomas Woodrow Wilson, ou Franklin et Eleanor Roosevelt.

Aux prises avec les luttes d'influence qui opposent désormais la capitale administrative Washington et la capitale mondiale du charme Hollywood, Caroline découvre alors l’immense pouvoir de la nouvelle industrie qu’est le cinéma pour manipuler les esprits, fasciner et créer les scandales, imposer les modes, et devine qu’il sera désormais, avec la presse et la politique, le troisième axe de pouvoir.

Avec ce grand roman historique sur l’Amérique, Gore Vidal nous offre un ambitieux et captivant tableau des États-Unis, à l'époque la plus grisante et la plus agitée de leur histoire – quand Hollywood se mit à réinventer l'Amérique.



« L’AMÉRIQUE FOLLE DE GORE VIDAL. Gore Vidal aimait les grosses machines romanesques, le mélange de fiction et de solides faits réels. La méthode a ses qualités. Elle fonctionne à plein dans ces pages. Tiens, Charlie Chaplin et Douglas Fairbanks ensemble au sauna […]. Vidal, qui n’a pas l’œil dans sa poche et pratique le commérage avec un art consommé, évoque l’assassinat du réalisateur W. D. Taylor, un des mystères les plus épais de Hollywood […]. L’entreprise sidère par son ambition, sa malice, sa minutie. Quel travail de titan. Vidal, qui fut le scénariste de Ben Hur, pratique le grand spectacle, le Scope couleurs en caractères d’imprimerie. Au programme, l’Amérique et ses obsessions. Un ticket, s’il vous plait. » – Le Figaro littéraire



« Un portrait féroce des États-Unis des débuts du cinéma parlant. […] Inspiré par son expérience de scénariste, Gore Vidal bâtit une fresque sur le pouvoir, le calcul politique et les trajectoires à contre-courant du jeu social. Un regard narquois sur l’Amérique à travers lequel VIDAL croise les obsessions de Truman Capote avec la férocité d’un James Ellroy. » – Grazia



« Drôle, exquis et tragique. Un écrivain qu’il faut absolument redécouvrir. » – Le Point



« Gore Vidal reste un des plus brillants auteurs américains. » – Page des libraires



« Avec esprit et cynisme, au détour de chaque phrase, Vidal réveille les fantômes d'un monde écroulé. » – TGV Magazine



Gore Vidal - Crédit photo : ©D.R.
Né dans une famille de la grande bourgeoisie américaine, Gore Vidal (1925-2012) est aujourd’hui reconnu comme l’une des figures majeures de la littérature américaine contemporaine.

Hollywood : dans les coulisses du Washington de Wilson

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Alors que la guerre occupe les esprits et révolte l’Américain moyen qui ne comprend pas bien pourquoi il devrait donner son sang pour un continent que ses ancêtres ont autrefois quitté, un nouvel art explose : le cinéma. Invention encore récente, le cinéma est pourtant déjà une industrie très rentable, et les premières super stars sont nées : elles s’appellent Douglas Fairbanks, Mary Pickford et Charlie Chaplin et ont fait fortune en très peu de temps. Leurs visages sont connus de tous, et leur présence suscite des mouvements de foule comme on n’en a jamais vus. Certains politiciens ont très vite compris l’influence de ces acteurs, et du Hollywood naissant. Caroline est donc envoyée à Hollywood pour influencer les réalisateurs et acteurs, afin de produire des films patriotiques, « anti-boches ». Caroline devient par la force des choses actrice, sous le nom de scène d’Emma Traxler.

Nous suivrons Caroline, mais également Blaise, le sénateur Burden Day, ou encore Jess, de l’entourage de WG Harding, de 1917 à 1922. La période connaîtra de nombreux bouleversements, tant en politique qu’au cinéma. Le lecteur est invité à déchiffrer les arcanes du pouvoir : il pénètre au Sénat, découvre les coulisses d’une élection présidentielle. Il assiste aux manipulations politiques, aux stratégies des uns et des autres. C’est l’Histoire qui se construit sous ses yeux, et il a beau la connaître, il la dévore avec passion. Le lecteur français apprend les réticences du peuple américain face à la guerre en Europe et qu’il préfère se voir comme la terre d’accueil de ceux que le vieux monde lasse ou chasse plutôt que comme le gendarme du monde. Gore Vidal montre comment l’opinion politique s’est alors déchirée, entre pacifistes et belliqueux. Toute la mécanique politique se dévoile, et le lecteur entre même dans l’intimité de la Maison-Blanche. Le lecteur rencontre des grands noms, dont six présidents (trois en poste, un ancien, et deux à venir) au fil des pages.
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Douglas Fairbanks, Mary Pickford et Charlie Chaplin, les rois d’Hollywood

En parallèle, le lecteur découvre l’évolution de Hollywood : en l’espace de cinq ans, Hollywood gagne en importance. Perçue comme une manne financière, l’industrie du cinéma produit des films à foison. En 1917, Mary Pickford est la reine d’Hollywood, la toute première. Chaque réalisateur rêve de découvrir à son tour l’actrice qui fera rêver les hommes et inspirera les femmes. Mais Mary Pickford est unique. Sa romance avec l’acteur Douglas Fairbanks, autre superstar de l’époque, sera probablement le premier événement people de grande ampleur.

Avec Caroline, devenue actrice, nous découvrons les coulisses des premiers films, les spots aux lumières aveuglantes, qui font fondre le lourd maquillage dont sont parés les visages, les tournages à l’aube ou au crépuscule, parce que la lumière est plus flatteuse pour les acteurs, l’émotion qui étreint les spectateurs, encore peu habitués à voir se jouer des scènes tristes à l’écran. Gore Vidal n’est pas avare d’anecdotes, et nous raconte notamment que pour les premiers films, il n’y avait pas de script et que les acteurs se racontaient des histoires cochonnes, jusqu’à ce que le public apprenne à lire sur les lèvres. Le cinéma était alors une industrie en pleine expansion, et, sans la concurrence de la télévision ou d’internet, suscitait une véritable passion chez les spectateurs.

Roman passionnant, véritable portrait politique et culturel d’une époque charnière, Hollywood séduit son lecteur, malgré quelques longueurs arides lorsque les discussions politiques s’éternisent. On déplore juste un travail éditorial franchement bâclé, qui a laissé de nombreuses fautes orthographiques et typographiques d’autant plus honteuses que le livre n’est pas vraiment donné. Cette considération mise à part, Hollywood est un roman idéal pour comprendre l’importance du cinéma dans les années 10 et 20, et la politique des Etats-Unis.

Poursuivant la série de ses romans historiques à grand succès, Gore Vidal aborde maintenant l'entrée de l'Amérique dans l'ère des changements rapides qui marquent les années vingt.
Hollywood commence en 1916, à la veille de l'entrée des Etats-Unis dans la Grande Guerre. Le roman raconte l'histoire de la belle et ambitieuse Caroline Sanford, propriétaire et rédactrice en chef du Washington Tribune, qui se rend sur la côte Ouest pour soutenir l'effort de guerre du gouvernement en réalisant des films de propagande en faveur des Alliés.
Peu après son arrivée, non seulement le succès couronne son activité de productrice, mais elle devient elle-même une star. Tandis qu'elle côtoie les divinités du cinéma comme Douglas Fairbanks, Mary Pickford, Cecil B. De Mille, Charlie Chaplin, tout en conservant des relations personnelles avec les piliers de la politique comme Woodrow Wilson, Franklin et Eleanor Roosevelt, elle se trouve engagée dans les luttes d'influence qui opposent désormais les deux capitales américaines, la capitale administrative, Washington, et la capitale mondiale du charme, Hollywood.
La nouvelle industrie qui vient de naître en Californie a créé un nouveau langage, idéal pour toucher, séduire, émouvoir des millions de femmes et d'hommes. En découvrant l'immense pouvoir du cinéma, Caroline a deviné qu'il serait désormais, avec la presse et la politique, un des trois axes du pouvoir, la moderne lampe d'Aladin, l'instrument magique avec lequel on peut manipuler les esprits, créer les sensations, imposer les modes, pour le meilleur et pour le pire.
La réalité et l'imagination se donnent la main dans cet immense et fascinant tableau des Etats-Unis, à l'époque la plus grisante et la plus agitée de leur histoire -quand Hollywood se mit à recréer l'Amérique, et l'Amérique à recréer le monde.

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